Veilleurs de Sombre Comté
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 Walther Springfield

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Walther

Walther

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MessageSujet: Walther Springfield   Walther Springfield EmptyDim 29 Sep - 10:58

Gilnéas.

Une pluie battante vient frapper le sol déjà gorgé d’eau. Cela va faire deux semaines qu’il pleut sans cesse. Une colonne s’avance avec prudence sur un étroit sentier côtier. Petite procession porte avec elle torche et flambeaux éteints. Tous de vert et de noir vêtus, la tête cachée dans une large capuche ils se dirigent vers une vieille masure d’où s’échappe un maigre panache d’une grise fumée...
L’habitation solitaire est balayée par le vent et malmenée par les eaux. Non loin le ressac des flots en furies gronde comme le tonnerre dans les airs. La colonne groupée progresse toujours, dans le plus absolu des silences...

« Huit à midi. »
« Contact, donne-moi la minute d’angle je te prie. »
« Deux-six, deux-huit et trois-un. Vent d’ouest force trois,  humidité à cent pour cent. Attend le ressac...»

Une grosse vague vint se heurter aux roches abruptes  de la côte et l’on entendit un grondement sourd. La plus petite silhouette de la colonne tomba à genoux et vint s’écraser silencieusement sur le chemin. Un large flot de sang s’écoula de son crâne et vint se mêler à la pluie, dessinant une rigole à travers les graviers et la terre. Les autres se mirent tapis dans les herbes hautes et ne bronchèrent plus.

« Sept à midi. Vague dans cinq secondes. »
« Contact. »

Le flot puissant de l’océan vint se jeter à l’assaut de la roche. Une autre silhouette encapuchonnée roula sur le sol le long du sentier pour finir sa course non loin de la première, inerte, et se vidant peu à peu de son sang bientôt glacé par la pluie et le vent. Une troisième silhouette se leva brusquement et se mit à courir ver la masure...

« Fuyard à deux heure »
« Contact. »

Le dit fuyard fut fauché et s’étala deux mètre plus loin. Chute sans bruit sinon celui du vent qui fit claquer les vagues plus loin en bas.

« Encore six. »
« Attend... »

La colonne resta immobile longtemps. Les minutes puis les heures passèrent sous la pluie et dans un vent violent... Enfin une capuche verte d’où s’échappait de long et brillants cheveux roux se releva et guetta au loin devant elle. Une autre rampa un peu, avant de se stopper net devant le basculement du corps de la femme rousse qui vint finir sa course sur le dos, étalée sur le sentier, son sang se mêlant à celui des deux autres, formant une petite rivière sous le crépitement de la pluie.

« Cinq. Ils remuent... Je t’appuis. »

Les cinq silhouettes se dressèrent d’un coup et firent feu face à elle, en direction du sommet de la colline proche, sans plus viser...

« Contact. »

Deux d’entre-elles ne tirent pas plus de quelques secondes debout et terminèrent leur vies aux côtés des précédentes... Les trois autres s’enfuirent le long du sentier se ruant vers la masure, sautant par-dessus les cadavres et trébuchants, leur capuches s’envolèrent au vent...

« Groupe en mouvement. Deux degrés. »
« Reçu... Contact. »

La dernière silhouette fut frappée au mollet, et vint s’étaler par terre en hurlant... Deux autres se retournèrent et vinrent la récupérer, sans doute lui promettant que tout irait bien. Elles se mirent à traîner le blessé sur plusieurs mètres avant que celle de gauche ne finisse clouée au sol dans un bruit flasque. Les hurlements redoublèrent... Et puis la silhouette qui tenait le bras droit du blessé vint s’écraser non loin de son compagnon. Laissant le blessé seul à terre dans ses gémissements et ses cris...

« Cible neutralisée, un blessé à terre. »
« On va s’en occuper... »

Deux formes humaines se relevèrent face au sentier et à la mer. Ils entamèrent du creux entre deux collines où ils étaient une descente prudente vers le sentier... Après avoir constaté que toutes les cibles étaient bien mortes ils entreprirent de les balancer du haut de la falaise, une à une. Walther posa son fusil et se pencha sur le corps de la femme...

« Ted, j’ai touché un nerf. Elle remue encore ».

Le dit Ted vint voir cela et tous les deux rirent des spasmes du cadavre étalé avant de le balancer comme ses comparses dans les eaux tumultueuses. Ils firent de même avec le premier fuyard. Et arrivèrent au niveau du blessé. Ce dernier criait toujours autant et pleurait de toute son âme.

« Walther ? Des informations ? »
« Il a rien à nous dire, ce n’est pas lui qu’on cherchait... »

Ils prirent le blessé et s’approchèrent du précipice fatal, la victime hurla et se débâtis du mieux qu’elle put avant d’entreprendre une chute d’une dizaine de mètre pour finir engloutie par les eaux furieuses...
Les deux hommes se tournèrent vers la masure et avancèrent prudents. Ted fit signe à Walther de contourner la maison... L’arrière-cour donnant vers le mur, était gardée par deux humains armés. Ted arriva à l’angle nord-ouest et Walther fit son apparition à l’angle nord-est. Les deux gardes étaient devant la porte, droits comme de piquets. Ted tira le premier. Un corps s’étala dans la boue l’autre se tourna vers Ted et fut abattu par derrière par Walther.
La porte paraissait épaisse. Et la maison comportait peu de fenêtres... Le duo se scinda en deux. Walther couru dans l’établis au nord et se cacha dans la paille à chevaux, disparaissant en quelques minutes. Ted resta collé à la porte et fabriqua un abri improvisé avec des caisses après avoir caché les deux cadavres. Une fois installés,  Ted fit signe en direction de Walther, puis discrètement vint frapper trois fois de la crosse de son fusil avant de se cacher au mieux... Le gond se déverrouilla, le battant de la porte s’entre-ouvrit... Puis la porte s’ouvrit en grand. L’homme qui venait d’ouvrir se retrouva en bas des marches, saignant abondamment. Un autre homme sorti et gagna le même sort. Enfin Ted se rua à l’intérieure... Walther attendit au moins cinq bonnes minutes... Et soudain, une chose roula au dehors... Il scruta à la lunette et n’eut pas de mal à reconnaître la tête de Ted, arrachée de son tronc... Puis une horrible créature hideuse sortit de la maison, tenant le corps de Ted dans ses griffes. Cette chose balança le reste du cadavre en dehors. Au moment même où le corps de Ted tomba par terre, la créature poussa un long hurlement semblable à celui d’un loup... La créature s’avança un peu dans la cour et tiqua de l’oreille en direction de l’abri à paille. Walther se releva...
Une grosse voix gutturale s’éleva de la gueule de la créature...
« Vous n’auriez jamais dû venir ici...  Nous prendrons la Lande avant que vous ne pui-... »
La créature s’écroula au sol dans une grande marre de sang noir.
Walther s’approcha, et par prudence ou par rage vint loger une autre balle dans le crâne de la bête.
« Pourriture... »
Il lui trancha la tête et la mit dans la grande besace de feu Ted, il prit son fusil, ses cartouches et tout le matériel de valeur avant de traîner les différents cadavres dans la maison. Il fit brûler cette dernière et ne s’en alla que lors de la chute de la charpente sur les corps et débris calcinés...

[Voilà la suite viendra quand j'aurai le temps de l'écrire. ;]
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Walther

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MessageSujet: Re: Walther Springfield   Walther Springfield EmptyDim 29 Sep - 23:39

Gilnéas, ville même.

Les sombres ruelles étaient nues de passants. Les places vides. Le silence total. Les lanternes au feu jaunâtre et pâle se balançaient dans d’affreux crissements sourds au gré des rafales de vent. Le ciel était couvert, presque noir... Il ne pleuvait pas. La nuit avait réduit toute vie à néant. Devant le portail nord-est de la cité, une garde, enroulé dans une grande et épaisse cape noire portant un long bâton à lanterne plissa les yeux et s’avança peu à peu...

« Halte, qui vive-là ?! »

Walther s’approcha bien chargé, d’un pas sûr, le regard posé et attentif.

« Walther Springlfield, je suis attendu... »

Le garde assez vieux ouvra grand un œil et fixa le nouveau venu. Puis il lui ouvrit les lourdes grilles et l’accompagna jusqu’au secteur militaire. Là il laissa le tireur seul devant l’imposant bâtiment gris et noir, teinté à intervalles réguliers de fenêtres éclairées. Le tireur franchit les lourdes portes sous le regard inquisiteur des gardes. Quand celles-ci se refermèrent le silence revint dans la cité assoupie.
Le tireur grimpa un large escalier de bois massif et après avoir longé un couloir frappa à une porte, il ouvrit cette dernière, et vit la chose suivante...
Un homme massif portant une longue rapière sur le côté, se tenait le dos tourné à la porte scrutant au dehors dans la cour, la pièce sombre et froide, gagnait quelques lueurs au grès des bouffés tirées par l’homme imposant de sa pipe. Ce dernier ne cilla point et ne prononça aucune parole. Les mains jointes dans le dos. Il continuait de fixer l’extérieur. Walther fit quelques pas dans la salle vide de tout mobilier. Les volets n’avaient pas été fermés, et de fines gouttes vinrent s’écraser sur les petits carreaux des grandes fenêtres. Un nuage gris s’élevait au-dessus de la tête de l’homme. La Lune avait grande peine à éclairer un tant soit peu le lourd parquet de bois de cette sale...

« Commandant, nous avons fait selon vos ordres. »

Le Grand homme ne broncha pas, et lâcha pour toute réponse un long soupir à la limite du grognement... Puis au bout d’un temps il prit sa pipe en main et souffla la fumée épaisse et âcre de sa bouche.

« Combien ? »
« Tous mon commandant, huit et trois. »
« Comme prévu ? »
« Presque. Nous ne nous attendions pas à cela... »

Le commandant se retourna et fixa Walther qui sorti de sa besace l’imposante tête d’un worgen aux yeux monstrueux, éclairés l’instant d’une seconde par les rayons argentés de la Lune...

« Et Théodoric Stanson ? »
« Mort commandant. »

Ce dernier reprit sa pipe et se tourna pour contempler la cour...
Une lueur se dessina au loin, elle traversa les rues et les ruelles sombres, passa les guets rapidement, et s’approcha du grand bâtiment. La silhouette qui tenait la lanterne était entièrement caché sous sa cape grise et brune, son cheval hennit lorsqu’elle s’arrêta dans la cour, et souffla de ses naseaux un nuage de vapeur en raclant le sol... La silhouette mit pied à terre et s’avança vers le bâtiment. On entendit les pas des talons dans les escaliers, et sur les tapis bordeaux du couloir... Enfin on frappa à la porte. Walther se retourna et ouvrit. La silhouette poursuivit jusqu’aux côtés du commandant imperturbable et lui tendit une missive. Ce dernier défit le cachet et lut à haute voix.
« Par la présente, moi Donovan Wel, capitaine de la garnison de Pierre-Braise détient le traître à la couronne, fomenteur de la rébellion Darius Crowley. Son transfert sous très bonne garde aura lieu demain à l’aube. »

Le commandant enroula la missive et lâcha pour tout :
« Enfin, c’est terminé... »  


Des années sont passées. Les vergers donnèrent nombre de fruit. Les terres furent fertiles. L’on ne souffrit point de la famine à Gilnéas en ce temps-là. Néanmoins un mal grandissait, silencieux et discret et un jour... Il frappa.

Walther était au marché comme à son habitude le jeudi matin, il avait vendu depuis longtemps les deux cerfs qu’il avait tirés. Il chinait à présent parmi les étals divers d’arrêtant parfois avec un œil curieux sur certains détails. Il se dirigeait vers la sortie quand, un garde à cheval au grand galop bouscula toute la foule des badauds réunis et s’arrêta devant la porte. Le cavalier fit remettre une lettre au gardien qui parut effrayé pendant quelques secondes. La foule intriguée regarda les lourdes grilles de la ville se fermer. Les anciens parlaient déjà d’une nouvelle rébellion, d’attentats... Le garde monta sur l’estrade publique et cria au peuple.
« Par ordre de sa Majesté le Roy, la ville de Gilnéas est placée sous quarantaine ! Tous les habitants doivent rentrer chez eux, les hommes aptes à tenir une arme doivent se rendre au secteur militaire, les soldats en permission doivent rejoindre leurs postes et leur garnison sans plus attendre ! Pour Gilnéas ! »
Le calme immédiat, les gens se regardèrent et puis comme après l’éclair vient le tonnerre, les cris montèrent et la panique s’empara de la foule. Les étals furent bouclés, les femmes et les enfants fuyaient dans tous les sens et s’amassèrent aux portes, formant une masse compacte et impénétrable. Les hommes se ruèrent sur leurs armes et vieilles espingoles, affluant vers le secteur militaire. Walther regarda la foule autour de lui et scruta dans toutes les directions...
Déjà un bataillon s’approchait au pas de course, mené ni plus ni moins par le prince Liam Grisetête...
Le tireur jugea la situation, et se mit à courir. Il fonça à travers les gens paniqués, il se fraya un chemin dans le tumulte et la folie... Il se fia aux cloches de la Sainte Cathédrale et arriva finalement fusil en main dans le secteur militaire. De là, il se rendit compte que sortir de la ville ne serait pas aisé. Les gardes fouillaient chaque personne, une à une, et la masse était si dense qu’elle formait une vague tâche sombre au loin...
Dans sa course folle il tourna brusquement dans une petite ruelle et défonça une porte de son épaule. La maison sombre avait été désertée il y a peu de temps... Il fila à l’étage et avisa la fenêtre donnant sur le canal. Il prit son élan et fonça. Le carreau se brisa en mille éclats, Walther fut projeté dans l’eau  froide du canal. Après un court instant où il fut sonné il regagna la surface et s’agrippa  regagnant la berge, et la campagne par là même occasion. Il se releva à bout de souffle et entendit déjà les claquements si significatifs des premières balles dans le bois. Il se passait quelque chose en ville... Prenant ses jambes à son cou il s’enfonça dans la nature. Il coupa court. Descendit le petit sentier de chèvres au nord de la forêt noire et couru à travers les arbres, sans s’arrêter... Il sentit alors une chose passer à côté de lui, puis une autre... Des ombres floues dans cet endroit sans lumière... Il continua de courir à toute vitesse évitant racines, troncs, branches, et herbes folles... Il arriva bientôt en vue d’une vieille masure qui, disait-on était habitée par une sorcière un peu folle... Il passa outre et arriva en vue du village. Il sauta par-dessus un énorme tronc charnu. Atterrissant accroupis, fusil chargé en main il progressa doucement en direction du sentier, faisant le moins de bruit possible, chien armé, doigt sur la détente. Une ombre sauta d’un arbre et se planta dans son dos. Il sentit le souffle chaud dans son cou... D’un geste brusque il fit volte-face, bloquant une énorme patte munie de longues griffes grâce à son fusil. La bête tenta de forcer de tout son poids, Walther balança son genou de toutes ses forces dans le ventre de la bestiole qui recula. Il aligna son fusil à la hanche et tira ! L’immonde créature tomba au sol... Se retournant et courant vers le village, il rechargea son fusil et entre-aperçut une autre bête le suivant non pas derrière lui, mais au-dessus de lui, accroché aux arbres elle courait si vite qu’elle ne pouvait tomber à terre, ses larges griffes laissant des traces dans le bois des feuillus. Une nouvelle fois il fit volte-face et tira, arme à l’épaule sur le monstre. La bête s’écroula au sol dans un bruit sourd. Walther finit sa course allongé sur le dos, sa cape trempée... Il respirait assez mal et rechargea avec peine... L’horreur totale survint quand il redressa la tête pour apercevoir une créature s’approcher de lui doucement gueule ouverte, les yeux jaunes brillants de mille feux. Walther laissa tomber se tête à terre dans un soupir.

« Pourriture... »

Le monstre ficha ses crocs à quelques centimètres de son visage. Il se recula un peu comme pour mieux engloutir sa proie. Et au moment où il fonça pour achever l’humain, Walther crispa son fusil entre sa tête et celle du worgen et pressa la détente. L’arrière de la boîte crânienne du loup-garou fut emporté dans un flot de sang et de poils mêlés à sa cervelle fondue. La créature tomba nette sur Walther et ce dernier ne put se dégager qu’après maints efforts... Se relevant avec peine, il rechargea son fusil et scruta les alentours... Et se retournant une paire de monstrueux yeux jaunes lui faisaient face. Il sentit une griffe glacée parcourir son menton, y laissant une profonde entaille, et au moment où Walther pointa doucement les parties intimes de la bête de son canon, celle-ci lui mordit violement le bras le faisant tomber à terre. Le worgen tenta de tirer la chair à lui et ne prenant plus garde au canon sentit ses partis intimes exploser. Walther lâcha la détente et laissa tomber son fusil à terre, le corps du worgen s'échoua sur lui, le bras encore fiché de ses crocs. Il tenta de se dégager plusieurs fois mais n’y parvenant pas, il sombra, perdant connaissance...

[Voilà. Peut-être à venir : corrections ajouts, retraits etc... Je verrai. :]
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Walther

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MessageSujet: Re: Walther Springfield   Walther Springfield EmptyMer 23 Oct - 23:56

Une froide matinée, une pluie torrentielle s'abattait avec toute la ferveur des cieux sur le commun des mortels.
Le ciel gris et menaçant semblait porter les grondements infernaux de quelques coups de tonnerre au lointain...
Le vent se plaisait à siffler et hurler de toutes ses forces à travers la lande balayée telle un océan de verdure, de fougères et de buissons, en perpétuel mouvement.
Les chemins détrempés, devenaient de véritables bourbiers dans lesquels les hommes se prenaient les pieds et trébuchaient. La boue collait partout, des redingotes usées au cheveux gominés, des épées d'acier au boucliers ternis...

Dans cette lande hostile, point de tentes, points de maisons, point de fort... Les hommes ; accroupis dans des trous de terre emplis d'eau, allongés dans les buissons à l'affut, terrés derrière chaque monticule, scrutaient tous la même direction : le nord incertain et son mur éventré, duquel surgissait des hordes de monstres bêtes, hideuses, abominations et goules décharnées que ni la pluie ni le vent ne pouvaient stopper...
La première ligne éparse, et distendue, fatiguée d'un combat sans fin, d'un temps inhumain et des assauts perpétuels fixait un groupe d'une soixantaine de morts-vivants marchant en file, sans mot dire, le regarde vide, terribles créatures.
Son visage ruisselant d'une eau brunie par cette terre, fronçant les sourcils... Lentement il mit en joue le chef de file des Réprouvés et posa le doigt sur la détente.
Dans un de ces terribles grondement sans éclair, le chef de file tomba à terre. Le reste imperturbable se mit à charger sans un cri la ligne clairsemée.

"Walther, le signal !"

Une longue gerbe rougeoyante se faufila dans le ciel... Une petite boule incandescente monta dans les cieux, et vint retomber progressivement sur le sol pour s'éteindre aussitôt, aussi rapidement que la vie quitte les corps en guerre.
Le vent porta l'écho d'un rugissement bestial, et de la colline voisine, une large troupe de worgens déchaînés se rua sur les non-morts. La brume descendit au gré des coups de feu nourris et du fracas des armes et des griffes...
Les assourdissants grondements semblaient se rapprocher, la pluie redoubla l'espace d'une seconde, le vent violent était vif et tranchant.
Le groupe de tireurs embusqués fit quelques pas en avant... En avant de la désolation des corps mutilés, des cadavres saignants, des tripes évidées, des membres arrachés, du sang omniprésent, des derniers blessés rampant sans espoir aucun. Le spectacle silencieux balayé des éléments en furie. La tristesse et les pleurs invisibles dans le marasme de la nature en guerre contre elle même...

"Philip, il faut ramasser les blessés, tu t'en charges ?"
"Oui Walther. Morris, Kalen, avec moi..."

Un long sifflement... Un bruit sourd... Et de nouveau le fracas immédiat.
Walther se retourna, Philip avait laissé place dans un cratère à une large marre verte-luisante se déversant le long des pentes et dissolvant toute trace de vie... Morris et Kalen se roulaient à terre dans des hurlements si perçants qu'ils parvenaient à surpasser la force du vent. Walther vit les autres tireurs se ruer sur eux, sautant par-dessus les buissons, tomber à genoux, mais impuissants, ils ne pouvaient que les regarder se dissoudre petit à petit...  
Un autre sifflement qui se rapprochait...

"Tous à couvert... !"

Le craquement sinistre retenti à quelques mètres... Walther courba les épaules et rentra la tête courant avec ses hommes, loin vers le sud... Derrière lui il pouvait entendre des hurlements, des cris glaçants, il vit un homme le dépasser : la moitié du crâne fondue, s'effondrant un mètre plus loin... Les grondements devinrent de plus en plus fréquents et nombreux... Courant à perdre haleine, les fusillers Gilnéens purent sentir le souffle harassant des déflagrations régulières, parfois teintés des cris de ceux qui ne purent courir assez vite pour échapper à cette mort lente...
Le groupe réduit maintenant à une seule dizaine de fuyards se réfugia dans une ruine assez haute, pour les conserver à l’abri de la mort, pour un temps... Walther et Edun s’engouffrèrent dans la ruine comme un ver dans un cadavre. Ils regardèrent vers le nord et virent le jeune Jack Dohlsey courir tant bien que mal vers eux, se retournant, paniqué, à chaque seconde, on l’entendait crier, et pleurer tandis qu’il se rapprochait bravement de la ruine, dans un calme fraîchement revenu...
Et soudain, un sifflement court, et un fracas terrible firent gronder le sol... Un baril démoniaque s’était écrasé à deux mètres derrière le jeune Gilnéen. On dut retenir Hoan, le père infortuné du malheureux. Ce dernier criait et pleurait, sur son fils, tentant de se défaire de l’étreinte de ses compagnons, mais rien n’y fit... Et dans une longue brise, on entendit le râle et les cris du jeune Jack. Il hissait hors des taillis et des buissons une main sanglante tremblante et crispée... Walther et Edun lâchèrent Hoan, qui s’effondra de chagrin et de peur... Les deux amis coururent vers Jack, et à genoux devant lui, le tirèrent vers la ruine quand ils perçurent, immédiatement suivie d’un cri effroyable de Jack, la scission du corps du jeune Dohlsey en deux au niveau du bassin. Et ce dernier hurla tant que tant, tandis que les deux autres le tirèrent en direction de la ruine une dizaine de mètre plus bas, laissant derrière eux tripes et boyaux se déverser dans la lande baignés d’un flot de sang continu...
Un autre sifflement parvint aux oreilles de la troupe, et dans la masure comme dans la lande, tous accroupis, ils guettaient dans les airs, tout azimut, la direction du projectile... Les regards de Walther et Edun, fixèrent ceux de Hoan et des autres... Le fracas mortel s’abatis sans pitié dans la ruine. Edun détourna le regard et  Walther médusé, vit ses compagnons fondre comme neige au soleil, dans des cris déchirant les tympans. Des amas de chairs fondues, devenus verts aux teintes rouges, des os tombant au sol, les malheureux touchés virent dans les atroces souffrances des autres, leur propre mort. Les têtes tombaient alors que les gorges hurlaient encore, les os fondaient tandis qu’ils se roulaient à terre dans la folie, les yeux fondaient comme les ongles et la peau dans les hurlements aigus des suppliciés...
Les deux miraculés lâchèrent la moitié de corps sans vie et les quelques secondes interdites, parurent l’éternité à leurs yeux, terrifiés d’un spectacle si morbide...
Ils reprirent leur course d’instinct et dévalant, les membres fondus, les os calcinés, les chairs décomposées et les corps décomposés de ceux qui furent une vie durant leur amis, leur frères...

"Au pont ! Vite... !"

Après une folle course, à bout de souffle, leurs larmes mêlées à la pluie battante, leurs coeurs meurtris de ce massacre le duo courra sans s'arrêter, fusil en main vers le pont tandis que derrière eux, les tirs s'amenuisaient...
Edun fut le premier parvenu au pont, qui à l’est de Gilnéas représentait le seul passage vers Quilleport, le village permettant l’évacuation des ressortissants vers Darnassus. Walther arrivant à son niveau, et passant le pont se faufila dans les broussailles se teint bas derrière Edun. Les deux fixèrent le nord, encore fumant des combats récents malgré la pluie... Au lointain le fracas des derniers combats, et celui des armées cadavériques qui s'avançaient vers le petit pont de pierre.

« Faut pas les laisser passer Walth... »
« Amplement d’accord... Passe-moi ta besace. »

Dans un geste précis Edun s’exécuta, Walther prenant la sienne de même fait signe à son collègue de le couvrir se faufila discrètement sous le pont et se tenant à peu, entrepris son dur labeur. Le duo s'appliqua à la tâche primordiale : miner le pont pour qu'il n'en reste pas une miette.
Les minutes sont passées longues et dures... Puis Walther est revenu en courant. Déjà au loin une troupe d’éclaireurs était en route vers le pont...
Tapis dans les ronces et les taillis, à couvert au loin, le duo sentit son cœur battre bruit sourd...  La mèche se consumait rapidement et parfaitement fendant le vent et la pluie pour rejoindre le doux foyer des explosifs... Les premiers pas sur le pont... Des souffles courts... Le bruit des armures des lourdes plaques d’acier... Les grognements sourds des morts-vivants, un troupeau de mort s’engouffrait vers leur destin...
Et soudain... Le vent, le bois, les chairs, le métal, la pierre volèrent dans un seul éclat, un seul grondement sourd, et un tremblement de fin du monde.

Se relevant peu après, et contemplant l'ampleur de la destruction le duo resta muet, attendant que la poussière ne retombe... Il ne put cacher, une fois les débris retombés dans l'eau glaciale, un large sourire silencieux, trop lourd du prix à payer pour cette demie-victoire... Edun s'était laissé tomber au sol, contemplant derrière Walther, Quilleport et la mer plus calme que d'ordinaire et toute proche... Sortant sa pipe, la préparant dans le plus grand silence, il la fit tomber par stupeur...  Il donna une tape sèche sur l’épaule de Walther, ce dernier se retourna et le duo fit face à un navire tout de métal fabriqué, sorti comme par magie des flots et des écueils. Une troupe d’hommes en débarquait, nombreux, cuirassés, et glorieux. La Septième Légion était enfin arrivée.

[En espérant que ça plaise. Smile]
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Walther

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MessageSujet: Ad Memoriam    Walther Springfield EmptySam 25 Jan - 2:39

"Même le plus noir nuage à toujours sa frange d'or"
   
l'Espérance

Une nuit sombre et froide d'un moi de janvier mourant... Dans l’infini céleste s'étendait de long nuages noirs bouchant le ciel et les étoiles, couvrant le monde d'un noir voile. Il n'y avait ni vent de la côte, ni murmure des arbres, ni bruissement de la pluie. Nul oiseau ne chantait ce soir là, ni sur les toits ni dans les arbres secs et creux. Rien qu'un silence imposant et lourd, une Pénombre morne et sauvage. Les deux Lunes ne perçaient guère la chape noire. Le calme, froid et glacé, celui de la mort... Celui des morts. Les visages graves d'une expression lourde de sens, celle de la perte...
Le cimetière des Jardins Paisibles allait accueillir un nouveau membre. Le mener à sa nouvelle Famille. Du haut de la grise colline il dominerait son foyer, ceux qu'il l'avait connu, ceux qui l'avait vu grandir, qui l'avait vu être et durer...
Il glissa un genoux à terre. Dans le bruissement discret des herbes. Il glissa tout au long de son corps sa main charnue et  vieillie par tant de temps passé. D'un geste tendre il lui clôt les yeux, ces yeux qui virent milles et une misères, qui ont endurés mille et une épreuves, mais qui furent témoins des sourires, des joies et du bonheur, témoins d'une vie passée, d'une époque révolue...
Dans un ample geste il dégrafa sa cape et la posa sur son corps avec tendresse. Le temps passa, long et silencieux, pesant. Il se releva. Fixant sans mot dire celui qui fut son ami, son compagnon, son camarade. Il porta une main à son tabard. Il le sentait, le tissu durs et rugueux, mille fois brisé, recousu, reprisé, déteint et usé, teinté du sang de centaines d'ennemis, tâché de celui de ses plus braves camarades, de ses frères, de sa Famille. Ce tabard aux couleurs uniques, l'arbre d'Ivoire sur fond de Sable. Symbole de tout ceux qui crurent en la Cause, de ceux qui se sont battus au quotidien pour elle. Le symbole de ces hommes et de ces femmes, qui tombèrent sous les coups, qui succombèrent avec honneur face à la Mort. Le tabard de ces Veilleurs qui, mourants, ne cessèrent jamais de regarder le ciel étoilé, n'arrêtèrent jamais de croire, et n'eurent jamais de cesse de se relever... Ce tabard aussi vieux et usé, écorné et déchiré, passé et déteint, ce tabard s'appelait l’Espérance. Il le retira comme tous les soirs, il l'enleva encore une fois... Une toute dernière fois.
Le pliant selon la tradition des anciens. Le tenant en mains, il frotta une branche de cet arbre blanc de son pouce, il passa sa peau une dernière fois sur  ses couleurs, glissant sur toute une vie... Tout un combat...
Il se pencha et posa le tabard dans un geste long et silencieux, sur son camarade. Dernier hommage de ce vieux guerrier fatigué. Dernier geste de cet homme à son « compagnon de longue date ».
Les Veilleurs présents restèrent plongés dans le silence le plus profond, l'observant faire sans bouger, sans parler. Tous savaient ce que signifiait ce geste. En cette nuit sombre et grave, ils se séparèrent de deux des leurs.

« Haut Veilleur »
« Je voudrais rester seul un instant Mia... »

La femme inclina la tête et sans rien ajouter tourna les talons, s'éloignant dans le murmure de l'herbe sous son pied...
Walther resta un moment et fixa le Haut Veilleur. Quand ce dernier se retourna, imposant, musclé et grave, ils se saluèrent, comme deux combattants, deux amis.
Le petit groupe se retira, laissant le grand homme à ses pensées face à son ami tombé au combat. Ils regardèrent du pied de la grise-colline celui qui fut leur ami, leur père... Leur chef.

Walther retourna en ville et scruta un petit groupe d'une vingtaine de Veilleurs qui attendaient sans bouger les nouvelles... Walther se hissa sur un baril... Il conta comment le groupe de valeureux héros s'était rendu aux portes des la Ville tôt dans la soirée pour affronter le mal en personne, affronter le Boucher. Il conta comment sans relâche et face à trois runiques les plus vils et les plus dangereux le groupe teint fièrement tête. Il leur conta comment le Haut-Veilleur fut pris de rage à la vue du massacre de son fidèle camarade. Il conta comment la bataille fut terrible, comment le Haut Veilleur s'était distingué, chargeant la Mort elle même...
Il leur expliqua que le Haut Veilleur s'était retiré. Il leur expliqua que les cimetières étaient fleuris des morts pour la Cause, que les foyers étaient emplis de ces femmes et de ces enfants heureux de retrouver leur père partis les défendre. Il leur rappela que les le Courage et la Fidélité de tout le Comté se retrouvait incarné dans une personne, cette personne : Le Haut-Veilleur. Il leur demanda de rester fidèles à leurs engagements... Il leur demanda de ne jamais cessé d’espérer.

Silencieusement, méthodiquement, les veilleurs un à un se mirent en rang, formant une ligne  solide et inébranlable, ils se sont serrés les coudes, ils sont restés immobiles, ils regardèrent haut et loin. Vers le ciel et vers la terre. Vers le passé et l'avenir. Leurs lames étaient droites, pointant vers le ciel, au plus près de leur souffle. La peau contre l'acier. Aucun ne cilla. Aucun  ne se retira. Aucun ne fit défaut. Car ils sont Veilleurs, car ils sont Hommes d'Honneur. Walther les regarda, empreint d'une fierté que seuls les soldats peuvent connaître. Il se retourna et bomba le torse... Au loin le Haut-Veilleur s'approchait d'un pas décidé et imposant. Il s'avançait, ce n'était pas un retour. Il s'avançait, ce n'était pas des retrouvailles.

« Veilleurs... Gardes à vous ! »

Le Haut Veilleur s'arrêta devant la ligne ainsi formée. Walther lui faisait face le regard droit. D'un geste lent mais certain il salua le Haut-Veilleur.

« Haut-Veilleur, ce fut un honneur de servir sous vos ordres. »

Ce dernier décrocha son insigne et le tendit à Walther. Lui, fit un pas en avant troublé et récupéra l'insigne. Le gradé planta son regard bienveillant dans celui de Walther lui affirma nt qu'il pouvait rendre ou garder l'insigne, il lui dit qu'il était un bave, un homme d'Honneur et qu'il fut ravis de l'avoir sous ses ordres.  Walther opina du chef sans pouvoir répondre. Le Haut-Veilleur glissa un regard sur la ligne derrière et fit un semblant de sourire avant de poursuivre sa route.

« Veilleurs... Présentez... Armes ! »

Dans un long sifflement, les tranchants de lames vinrent pointer le sol tandis que les Veilleurs, tête haute fixaient comme par delà les arbres et le temps. Le Haut-Veilleur disparu de leur champ de vision...
Walther se retourna et exhorta les miliciens présents.

« Il faut être né dans la Pénombre pour qu'elle vous accepte ! Il faut avoir grandit dans l'Ombre pour qu'elle vous guide ! Il faut s'être lié à la noirceur pour qu'elle vous épargne ! Nous sommes les Veilleurs... ! Créatures de l'ombres, runiques impies, Liches démoniaques worgens maudits sont notre quotidien ! Nous sommes les Veilleurs... Ceux qui se battent, et ceux qui tombent... Pour que d'autres puissent Vivre ! »
Il marqua une pause et fixa un à un les miliciens, le regard grave, teinté de tristesse...
« Nous Veillons jours et nuits ! Car il faut toujours une lueur dans les ténèbres !  Nous Veillons sans relâche et sans repos !  Car nous devons protéger ceux que nous aimons! Pour les Veilleurs : souvenez-vous du Haut-Veilleur Varkar comme un homme dévoué, un homme qui  croyait ! Un homme d' Honneur et de Fidélité ! »

Le groupe hurla en chœur « Honneur et Fidélité »

Walther salua dans un geste long et précis le groupe face à lui. Les regardant, pleins de fierté, pleins de courage, pleins de détermination... Pleins d'Espoir.



« A la mémoire du Haut-Veilleur Connor Varkar alias Greyfox.
Pour ses efforts et sa qualité, son engagement et sa dévotion.
Pour sa foi en la guilde.
Pour avoir maintenu le navire quand l'océan se déchaînait.
Pour n'avoir jamais cessé de croire aux Veilleurs.»

Walther.
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