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 Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté

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Faedril

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MessageSujet: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptySam 3 Avr - 21:03

Citation :
3 Avril, An 41 - Sombre Comté


Me voilà arrivée dans ces bois lugubres. Je rejoins mon compagnon d’aventure qui s’est enrôlé dans la milice locale des «Veilleurs». C’est la curiosité qui me pousse à aller le retrouver. Une pensée, une question, tourne en boucle inlassablement dans ma caboche : Pourquoi diable s’est-il engagé ?
Il m’avait dit vouloir trouver un pied à terre, un endroit où il serait «chez lui». J’ai cru qu’il rêvait d’une cabane sur un lopin de terre, pas d’une fonction dans une milice. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. La voie qu’il a choisi implique des sacrifices que l’on ne soupçonne pas forcément lorsque l’on signe. Mais je le vois mal ignorer les potentielles conséquences.

Parfois, j’hésite et je me demande si je ne porte pas un jugement pas trop hâtivement. Après tout, vivre sans avoir de comptes à rendre semble si facile, mais dans les faits, cela revient à mener une vie de nomade. Je sais très bien quel est le prix de cette vie d’errance. Moi-même j’ai quitté les miens pour ne pas me plier à ce que l’on attendait de moi. Même si ma lignée vit au milieu des humains depuis des décennies et que nous avons adopté leurs coutumes, il n’en reste pas moins que l’ont attend quelque chose d’une Quel’dorei, quelque chose de plus. Où que ce soit, dans n’importe quelle communauté, il faut prendre sa place. Cela, je l’ai fuis. Du moins jusqu’à maintenant.

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Le Bois de la Pénombre a toujours eu mauvaise réputation. On retrouve cette région dans de très nombreux contes pour enfants qui parlent de sorcellerie, de malédictions et de grand méchant loup. Les rumeurs et les ragots colportés dans les autres provinces font toujours état de foyers mort-vivants enracinés dans cette forêt. On dit que c’est une contrée abandonnée de tous. Une forêt que la lueur du jour n’arrive pas à éclairer.

Je n’ai pas été déçue par l’accueil ! Le bourg de Sombre Comté est sinistre. Dans une pénombre perpétuelle, la silhouette des bâtiments se détache à peine de la forêt. Au centre, comme un phare dans la nuit, l’horloge de la tour des Veilleurs nous rappelle à tous que le temps s’écoule immuablement, comme nos vies.
C’est à la taverne du corbeau écarlate que j’ai retrouvé mon compagnon. A ma grande surprise il y officiait en tant que marmiton ! Lui, l’éclaireur chevronné, le pisteur émérite ; le voilà coiffé d’une toque. Je crois qu’il me reste encore bien des secrets à découvrir sur lui. Mais je m’égare, le «meilleur» est à venir.

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Au soir du premier jour du mois, sur l’insistance de mon compagnon, je m’entretiens avec la recruteuse des Veilleurs et une garde venue de la capitale. J’imagine qu’il s’est un peu avancé et leur a fait penser que je désirais m’enrôler, moi aussi, tout comme lui. La conversation a été cordiale et franche. En jouant sur le vrai et le faux, sans excès, j’ai pu faire valoir ma volonté d’assister la milice, sans pour autant y être liée, et cela tout en minimisant les mauvais coups auxquels j’ai participé par le passé.

A la suite de mon entrevue, comme pour «célébrer» mon nouveau statut, l’exécution d’une criminelle a pris place à l’arrière de la taverne. Médusée, j’ai assisté à ce spectacle morbide. A la hâte, la sentence a été prononcée puis exécutée froidement. Mes yeux sont restés grands ouverts jusqu’à ce que la lame décolle la tête de la condamnée.

J’ai toujours détesté les exécutions publiques. Où qu’elles se tiennent, à Boralus, en Kul Tiras, à Hurlevent ou dans un comptoir goblin, c’est à chaque fois le même sentiment qui me domine : le dégoût. Je n’ai pas plus de compassion que d’autres, non. De la pitié ? Non plus. Mon dégoût vient d’ailleurs. Le simulacre de justice peut-être ? Ou ma nature rebelle qui me fait remettre en cause la sentence prononcée par les élites locales. Et pour être franche, parfois je me dis qu’un jour je pourrais me retrouver à la place la moins enviable de ce théâtre macabre.

Suite à cela, l’ambiance était en accord parfait avec le lieu : une tristesse tenace, un profond vague à l’âme. Mon compagnon et moi-même avons tenté de chasser cette scène sinistre de nos mémoires devant un verre, mais rien n’y a fait. Je revois et entend cette tête rouler au sol.

Demain sera un autre jour...

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Faedril

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyDim 4 Avr - 16:02

Citation :
4 Avril, An 41 - Sombre Comté

Ce matin je me dois de coucher par écrit ce qui s’est passé la nuit dernière. Il le faut, pour ma propre sauvegarde. Mes pensées sont confuses et je me suis éveillée plusieurs fois en sursaut, entre les bras de mon amant. Les visions horrifiques apportées par cette brume se sont imprimées dans ma mémoire. Il m’est difficile de les décrire avec exactitude. J’en viens à souhaiter que tout cela n’ait été qu’un cauchemar, mais le pansement qui recouvre l’avant-bras de mon compagnon me rappelle à l’étrange réalité.

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Hier soir, j’ai suivi le groupe des Veilleurs dans leur enquête sur cette brume mortelle qui s’insinue dans le Bois de la Pénombre. Nous nous sommes enfoncés dans la forêt, avons gravis des collines puis une falaise pour enfin aboutir devant une grotte. Entourés par la brume fétide, nous pouvions ressentir une présence, un danger imminent. L’entrée de la grotte était barrée par un champ magique. Pendant que le sorcier tentaient de venir à bout de cette barrière, le reste du groupe montait la garde. C’est là que la brume s’est déchaînée, vomissant des hordes de petites créatures protéiformes et monstrueuses. J’ai cru voire des vers, ou peut-être des tentacules avec des les orifices garnis de dents, sortir de la brume et tenter de nous attirer.
J’ai fait ce que j’ai pu pour ne pas être happée par la nuée, mais mes coups de lames semblaient inefficaces ou dérisoires. Je me suis résolue à assister mes compagnons pour que notre groupe ne soit pas séparé des autres. Ne pas finir isolée dans la brume grouillante, ne laisser personne derrière, voilà les instincts qui guidaient mes actions.

Après un long combat qui semblait presque perdu d’avance, la brume s’est retirée une fois que la plus grosse des horreurs avait été vaincue. De l’autre côté, le mage avait pu briser le champ magique qui barrait l’entrée de la grotte. A ce moment, nous tous avons entendu une clameur sinistre. Il y avait pire au fond de la caverne, et cela remontait à la surface. Sauve qui peut !

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Je crois que ce retour brusque à la quasi normalité de Sombre Comté m’a fait rejeter ces visions d’horreur. Le contraste est tel, que ce qui se cache dans la brume me semble désormais presque irréel, ou relevant du domaine des rêves. La raison reprend le dessus quand je suis éveillée. Instinct de survie, direz-vous. Peut-être.

L’idée de retourner explorer cette grotte me glace le sang. Y revenir, c’est se jeter dans la gueule du loup. Je me dis qu’il doit bien y avoir un moyen d’attirer cette, ou ces choses, sur notre terrain. Un terrain qui nous serait favorable.
Même si je ne connais rien à l’ingénierie, des pièges pourraient éventuellement nous permettre de canaliser ces nuées de créatures. Ou qui sait, en éliminer un maximum. Cela nous permettrait de préserver nos forces pour combattre la source de ce mal. Je me raccroche à cet espoir...

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyMar 6 Avr - 11:27

Citation :
5 avril, An 41 - Sombre Comté

L’ambiance chaleureuse du Corbeau Écarlate tranche avec l’atmosphère lugubre qui hante Sombre-Comté au dehors. La brume pestilentielle et la menace constante des worgens sont un peut sur toutes les lèvres, ces temps-ci. Les esprits de tous, le mien compris, sont troublés par les dangers qui guettent le village.
C’est dans ces circonstances que j’ai pu discuter avec la doc’, Solwenn et le sergent Roly. Je crois, sans m’avancer, que nous avons tous besoin de plaisanter et de relativiser la situation dans laquelle nous nous trouvons. Là aussi, le contraste entre nos préoccupations et les quelques traits d’humour que nous nous autorisons sont saisissants. Chacune et chacun tente d’exorciser à sa manière les horreurs qui se cachent au fond des bois. Nous ne pouvons tout simplement pas vivre sous tension perpétuellement, et cela fait beaucoup de bien de pouvoir se confier.

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A ma demande, la doc’ m’a expliqué pourquoi l’un des blessés de l’expédition à la grotte s’est cautérisé la main «comme un sauvage», si vous me permettez l’expression. Je dois avouer qu’en le voyant se mutiler de la sorte avec le feu, j’avais eu mal pour lui. Elle m’a confié que de nombreux veilleurs ne supportaient pas les soins prodigués par la lumière et qu’ils se débrouillaient par eux-même, ou faisaient appel à cette druidesse Kal’dorei.

Le sergent, lui, est un homme dans la force de l’âge, un guerrier. Je lui ai conté notre expédition à la grotte, dans les moindres détails. Lui aussi a déjà affronté ce qui se cache dans cette brume, il sait que nous ne pourrons pas vaincre cette «chose» avec de simples lames et des flèches. Il nous faudra plus, ou alors un très bon plan d’attaque. C’est réconfortant de savoir que ce guerrier d’expérience à le poste d’instructeur chez les veilleurs.

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A ma grande surprise, l’idée du piège que j’avais soumise au retour de notre expédition a fait son chemin. Solwenn et le sergent me donnent l’impression d’adhérer à l’ébauche de ce plan. Tous trois, nous avons évoqué ce que nous savions de notre ennemi. Pas grand chose en fait. Que guidaient ces créatures ? Seulement la faim ? Y avait-il une intelligence collective chez ces monstres ? Toutes ces questions étaient importantes si nous voulons attirer cette horreur dans un piège. N’étant pas une habituée de la guerre, je ne peux pas évaluer nos chances ou formuler de stratégie réaliste. Je peux juste soumettre une tactique de diversion.
Je ne sais pas si j’aurais mieux fait de me taire, mais toujours est-il que dans le vif du sujet, j’ai suggéré qu’un appât pourrait nous aider à concrétiser ce plan. Et sans en mesurer les risques,  je me suis proposée pour aller provoquer furtivement la bête si ce plan était choisi. Quelle gourde, ça ne plaira certainement pas à mon compagnon !

Le sergent et la doc’ m’ont donc suggéré d’en parler avec plus de précision à la seconde Lynar. Je ne peux plus faire machine arrière maintenant. Dans les jours qui viennent, je vais essayer de contacter Matsu et évoquer cette option avec elle.

D'ici là, remettre mon équipement à jour sera l'une de mes priorités...

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Faedril

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyMer 7 Avr - 14:23

Citation :
7 avril, An 41 - Sombre Comté

Soirée charogne !

Hier soir, j’ai rejoint la patrouille des veilleurs pour aller ratisser une portion de sentier. La brume, toujours aussi persistante, nous entourait dès la sortie de Sombre-Comté. Au premier embranchement nous avons pris à l’est jusqu’à arriver à l’orée d’un vallon encaissé. Au nombre de six, nous nous sommes déployés pour débusquer les goules qui y rôdaient. Nous pouvions entendre leurs grognements et sentir leur odeur fétide. Du au manque de visibilité, nous sommes tombés nez à nez avec un groupe de nécrophages. La surprise passée, nous en sommes venus à bout sans essuyer de perte.

Galvanisés, nous avons poursuivi notre opération de nettoyage pour déloger la matrone qui dirigeait ce groupe. Certains parleraient de «famille», mais ce terme me semble inapproprié pour les goules, même si elles ont probablement un lien de sang entre elles.
Le combat contre la goule dirigeante s’est révélé plus difficile. Incroyablement résistante, elle vacillait à peine sous nos coups. Nous avons du la dépecer et la débiter vivante pour enfin savourer notre victoire.

Après avoir récupérer une boucle d’oreille sur la carcasse du nécrophage, nous nous sommes repliés en bon ordre pour retrouver la sécurité du village. L’un des nôtre avait subit un tir ami et rester plus qu’il ne le faut en terrain hostile nous aurait assurément valu un autre combat. Le déroulement de cette patrouille m’a permis de mieux cerner la stratégie des veilleurs. Tenir le village et les carrefours importants, et faire de régulières incursions en terrain hostile pour limiter la pression exercée par nos ennemis. Une défense souple, presque une guérilla.

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A mon retour je suis allée directement au dispensaire pour me faire désinfecter les vilaines écorchures qui garnissent mes mains. Peu après, en me rendant à la taverne du Corbeau Écarlate, j’ai salué un homme que j’avais entraperçu la veille. Un type peu causant, taciturne. Par politesse je me suis présentée, mais pour toute réponse j’ai eu droit de sa part à un préchi-précha contradictoire et confus.

Rapidement je me suis aperçue que c’était un de ces illuminés en croisade contre le mal. Un charognard. Un homme obnubilé par sa traque des mages déviants et dont le discours frisait la prophétie apocalyptique. Tout ce qui sortait de sa bouche était entièrement tordu par le prisme de ses convictions. Une vision binaire du monde où lui-seul était en mesure de séparer le bon grain de l’ivraie.

J’ai préféré abréger la conversation puisque notre seul point commun était ce lieu et cette heure. Enfin à la taverne, je me suis accordée un peu de temps pour faire le décompte de ma prime...

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyDim 11 Avr - 15:18

Citation :
11 avril, An 41 - Sombre Comté

Ce soir nous avions entraînement, les veilleurs et tous ceux qui les accompagnent. Au programme, tir à l’arc et course de fond. Comme je pouvais m’y attendre, mes résultats à l’arc ont été médiocres. Vingt ans que je n’avais pas touché cette arme. Déjà enfant je ne dépassais pas la moyenne et préférais lancer des cailloux pour chasser les oiseaux.
Je pourrais m’arrêter là, mais la suite de la soirée a été pleine de surprises !

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Tout d’abords j’ai fais la connaissance de Vlad, notre instructeur de tir. Un homme au teint halé à l’allure martiale. Une fois l’exercice finis, je suis allée le rejoindre aux cibles pour l’aider à ranger le matériel. Durant le démontage nous avons bavardé. Il m’a dit être intrigué par ma présence au sein de la milice. D’habitude elle n’accepte pas les autres peuples. Sans m’offenser, je lui ai expliqué les raisons de ma venue à Sombre-Comté et ce qui m’avait motivée à rester ici.

Je le sais, je ne serais probablement jamais une veilleuse à part entière. Ma longévité et mes origines font que je ne serais pas perçue comme une citoyenne de ce bourg, même au bout d’une vie entière d’humain. La milice des veilleurs est intimement et profondément liée aux habitants du village. Je ne pourrais tout simplement jamais représenter le peuple de cette région.
Cela ne me gêne pas, à vrai dire. Nous les Quel’dorei ne sommes plus une nation ou un peuple au sens stricte. Notre destin est lié à l’Alliance et aux royaumes humains. Et cela, même si nous n’y serons jamais totalement acceptés. Pour autant, même si j’ai un statut à part, je commence à me prendre d’affection pour ces courageux villageois qui refusent d’abandonner cette forêt. Les servir en tant que mercenaire m’apporte plus qu’ils ne le croient ou le pensent. D’une certaine façon, c’est un foyer temporaire pour moi, une famille d’accueil qui m’empêche de vagabonder et de me fourrer dans le pétrin ailleurs. Et enfin, il y a bien sûr mon compagnon.

J’apprécie la franchise de l’archer. Il semble dire ce qu’il pense et de penser ce qu’il dit. Ce n’est pas très subtil, ni raffiné, mais je crois partager les même valeurs que lui : juger les gens sur leurs actes, non leurs apparences.

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De retour sur la place de Sombre-Comté, je retrouve les veilleurs alignés sur un rang. Quelque chose d’officiel se passe. Je rejoins rapidement ma place dans la formation et écoute le discours. A ma grande surprise, l’instructeur en chef Roly, je vieux guerrier, renonce à son serment et remet sa place et son grade. Il motive sa décision par son âge et sa volonté de changer de vie, de retrouver la paix avec sa famille.

A ce moment, je me remémore notre conversation d’il y a quelques jours. Il est vrai que le guerrier semblait usé par les combats incessants. Il en avait peut-être trop vu, ou tout bonnement trop enduré. Il fallait du courage pour tout abandonner pour entamer une nouvelle vie.

« Que ton chemin soit pavé de succès, Roly ! »

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En fin de soirée, nous sommes tous retrouvés à la taverne du Corbeau Écarlate pour un verre d’adieu en l'honneur l’ancien instructeur. Vlad a repris le flambeau et a été nommé dans la foulée instructeur en chef des veilleurs. Ce soir, je me dis que la vie ressemble bigrement à une pièce de monnaie qui tournoie en l’air avant de retomber au sol pour fixer notre sort à tous. Un visage s’en va, un autre émerge et se révèle. Pile ou face, qui sait ce que nous réserve l’avenir ?

J’ai une furieuse envie de retrouver mon compagnon...

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyMar 13 Avr - 15:44

Citation :
13 avril, an 41 - Hurlevent

Cette conversation avec l’instructeur a eu le mérite de me faire remarquer que je serais probablement mieux acceptée par les habitants du village si je leur ressemble un peu plus. M’adapter à leurs façons de s’habiller est un premier pas que je compte bien franchir. Après ma ronde, une fois libérée de mes obligations, je rejoins la bute où se trouve le maître des griffons. Un tour à la capitale me changera les idées et me permettra d’échanger ma tenue d’éclaireuse aux accents elfiques pour une tenue plus «humaine».

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La capitale bruyante contraste nettement avec l’atmosphère lugubre et feutrée de Sombre-Comté. Dès mon arrivée, je flâne dans les rues marchandes et pose mes yeux sur toutes ces marchandises venues des quatre coins d’Azeroth. Je jette mon dévolu sur l’échoppe d’un forgeron dont les armes étincelantes attirent mon regard.

Après d’âpres négociations, je finis par faire l’acquisition d’une longue et fine lame courbe. Légère, souple et parfaitement équilibrée, cette arme - d’après son forgeron - aurait été forgée avec une relique du passé infusée d’un flux lumineux. Ce procédé artisanal, originaire de Pandarie, vise à purifier l’essence des métaux de vrai-argent et de mithril qui composent le cœur et le fil de la lame de ce sabre.
Même si ce n’est pas une lame enchantée au sens propre du terme, j’imagine qu’elle saura faire bonne figure contre la plupart des créatures maudites du Bois de la Pénombre.

Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté Motif_10

Un peu plus loin je trouve mon bonheur chez un tailleur qui partage son atelier avec un tanneur. La tenue complète qu’il me propose correspond à mes attentes : légèreté et résistance, le tout dans une coupe typique des royaumes humains. Cet ensemble de bonne facture se compose d’une longue cape à capuche de couleur sombre, assortie d’une tunique faite de multiples couches de tissu noir, cousues entre elles, puis renforcée d’armatures et de plaques en cuir sombre. Discrète et terne, elle reste seyante. Je choisi de la compléter avec des demi-bottes munies de crampons.
Après un rapide essayage et la prise de mes mesures, je laisse l’artisan à ses retouches pour aller traîner dans les ruelles en quête de rumeurs ou de ragots.

Je regagnerai Sombre-Compté en fin de journée, délestée d’une bonne partie de mes économies. L’or et l’argent du sang restent rarement longtemps en poche. Cela ne veut pas dire que je n’en profite pas !

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyMer 14 Avr - 12:50

Citation :
13 avril, an 41 - Sombre Comté

Hier soir j’ai pu m’entretenir avec la Seconde Lynar et faire part de mes suggestions concernant notre probable retour à la grotte. Elle m’a proposé avec bienveillance d’exposer mes «plans» aux autres officiers des veilleurs. Cela ne me dérange en rien, sauf que dans ma position je ne voudrais pas imposer un plan plus qu’un autre. Des vies seront certainement en jeux et c’est aux veilleurs de trancher au sujet de la stratégie à adopter. Je ne peux qu’apporter des idées et assurer ma présence au combat.
D’ailleurs, Lynar m’a soufflé l’ébauche d’un plan particulièrement sournois. Utiliser, à leur insu, les worgens sauvages du Bois de la Pénombre à nos fins. Cette option me plaît !

Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté Motif_10

Plan n°1 : Faire sortir la bête de son trou !

Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté Plan110

Cette option implique plusieurs opérations bien coordonnées. La première étape, serait de choisir notre terrain et de le sécuriser. J’entends par cela qu’il nous faudra délimiter la zone de combat devant la grotte et la piéger pour que les créatures cachées dans la brume ne nous prennent pas à revers. Nous pourrions par exemple faire un cordon de mines ou de matière inflammable pour empêcher la brume de progresser.

Une fois la zone sécurisée, nous devrions pouvoir installer le piège principal en vue du combat contre la monstruosité qui se cache dans la grotte. Ce piège principal devrait être soigneusement choisi et placé, car il se peut que notre cible soit entourée de ces petites créatures qui nous ont posées tant de soucis à la première incursion. Faudrait-il prévoir quelque chose pour les canaliser ? Je crains que nous ne pourrons pas parer à toutes les éventualités. L’important est de pouvoir concentrer le plus de forces et de ressources possibles sur notre adversaire.

Et enfin, dans un troisième temps, certains devront entrer dans la grotte et attirer le monstre vers la sortie, donc le piège. Cette mission sera risquée. Pour augmenter les chances de ce groupe, je n’enverrais que celles et ceux qui savent se fondre dans les ombres. Une fois que la bête tombée dans le piège, il reste à ce groupe l’option de placer des explosifs dans la grotte. Cela permettrait, en cas d’urgence, d’empêcher toute retraite du monstre, ou tout renfort.

Les points forts sont :
- La simplicité du plan dont les trois étapes se déroulent l’une après l’autre.
- La préparation du terrain qui devrait nous donner un avantage.


Les ponts faibles sont :
- Si nous sommes débordés, nous serons encerclés.
- Si le monstre ne se laisse pas piéger, il nous faudra rentrer dans son repaire.


Note : S’il y avait une relique sacrée à Sombre-Comté, nous pourrions peut-être l’installer dans le piège pour renforcer son efficacité ?

Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté Motif_10

Plan n°2 : Débusquer le monstre dans son repaire !

Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté Plan210

Ce plan semble plus hasardeux, mais peut se révéler très efficace. La première étape consisterait à appâter une meute de worgens sauvages pour les guider jusqu’à la grotte avant de les inciter à y rentrer. Ne connaissant pas très bien l’esprit de meute des worgens, j’ai du mal à évaluer nos chances.

Si tout se passe comme prévu, la seconde étape serait de profiter du chaos généré par cette meute pour investir la grotte à leur suite. Nous compterons sur l’apport «involontaire» des worgens pour nous frayer un passage jusqu’au monstre et ainsi frapper en force pour le détruire.
Tout cela semble fonctionner sur le papier...

Les points forts sont :
- Se servir des worgens pour occuper et massacrer les petites créatures.
- Moins de ressources nécessaires.


Les points faibles sont :
- Le caractère imprévisible des worgens.
- La coordination qui doit être parfaite pour ne pas se retrouver face aux worgens.


Note : Nous aurons besoin de chance, de beaucoup de chance !

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Je verrai bien ce qu’en disent les officiers...
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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyJeu 22 Avr - 17:11

Citation :
22 avril, an 41 - Sombre-Comté

Étrange semaine que celle-ci. Ces derniers jours se sont écoulés sans événement notable. Je pourrais presque résumer la situation par un laconique - rien de nouveau à Sombre-Comté. Mais malgré le manque d’activité apparent, je perçois différentes tensions et rumeurs qui me font dire qu’il s’agit là, peut-être, du calme avant la tempête.


La Louve

Celle que je surnomme parfois «la Louve», adopte un comportement de plus en plus farouche. On dirait qu’elle cultive sa nature sauvage et ses manières de «bête», comme pour marquer sa différence avec les autres veilleurs et la population locale. Il m’arrive de craindre les réactions excessives de tous bords. Il faut dire que Sombre-Comté a eu son lot de misère avec les worgens. A mon avis, s’afficher ainsi pourrait envenimer les tensions. Même si je comprends qu’il soit difficile de brider sa nature, la Louve semble décidée à ne pas faire de compromis pour l’instant.

Le gnome châtré

La prime m’est passée sous le nez ! Et dire que j’avais soutiré des informations, que je juge capitales, pour mener à bien la capture de ce fugitif. Quel gâchis !
Hier soir on m’a dit que le corps nu et mutilé d’un gnome avait été retrouvé dans les bois. Probablement qu’il y a un lien entre ce cadavre et la suppression de l’avis de recherche. La rumeur dit que ce gnome a été proprement émasculé, ce qui est tout de même singulier quand on pense aux potentiels prédateurs. Comment expliquer cela ? En tous cas c’est sûr, personne ne me récompensera d’une pièce d’or pour des bijoux de famille !

Kath

A la taverne il y a une nouvelle serveuse ! Cette jeune fille s’était présentée au Corbeau Écarlate il y a quelques jours. Introvertie et s’exprimant très mal, elle avait été accueillie avec bienveillance par les veilleurs. Hier soir nous avons eu l’occasion d’échanger quelques mots. Comme l’a dit un autre milicien, elle fait des progrès chaque jour.
De ce que j’ai compris, cette jeune humaine a été séquestrée et battue dans un cave par d’odieux esclavagistes. Combien de temps ? Pour quelle raison ? S’est-elle échappée ? A-t-elle tué son «maître», comme elle appelle son bourreau ? Il est encore difficile de comprendre tout ce qu’elle dit, mais ses silences laissent place à l’imagination et au dégoût pour de tels sévices.


Sinon, à part cela, il m’a dit que je comptais en dormant ! ...

Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté 22avri10
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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyLun 26 Avr - 17:56

Citation :
25 avril an 41 - Sombre-Comté


Mais colle-lui donc une patate !

Ce soir l’atmosphère était martiale à Sombre-Comté. La seconde Cécile prenait les choses en main et le relâchement - du à l’inaction des derniers jours - avait fait place à la discipline. Les veilleurs présents étaient de faction devant le quartier général de la milice, presque au garde-à-vous. Vlad, l’instructeur, passait en revue ses troupes d’un regard acéré tout en mijotant quelque chose. Nous n’avons pas attendu longtemps avant qu’il n’aboie l’ordre du jour : Entraînement au corps à corps !

Drefan et Victor furent désignés pour s’affronter à mains nues sur la petite esplanade bordée d’arbres, entre la taverne et l’hôtel de ville. J’ai cru comprendre que les deux veilleurs n’étaient pas très chauds à l’idée d’échanger des volées coups de poings pour faire plaisir à la seconde par intérim. Pour les motiver, une corvée de latrines était promise celui qui n’y mettait pas d’ardeur.

En bordure, j’assistais au duel des deux veilleurs et me prenais rapidement au jeu. Mes yeux ne quittaient pas mon compagnon et si j’avais pu parier sur lui, je l’aurais fait. Toute excitée, je scrutais et analysais ses postures, l’encourageant à être plus agressif. Mais à la première passe, voilà qu’il se prend un coup de coude en pleine poire !
Je m’en veux encore un peu, car à ce moment j’aurais du l’encourager, lui crier que c’était un bon début et... Mais, non, ce n’était pas une bonne ouverture ! Il y avait été à reculons, n’y avait pas mis du sien et voilà qu’il en payait le prix ! Mais donne-lui une bonne raclée, bon sang !

Le combat tournait définitivement à l’avantage de Victor et je me rappelle avoir commencé à craindre de retrouver mon compagnon avec un visage tout boursouflé et tuméfié. Drefan eut un sursaut de bravoure, juste pour le panache, mais les dés étaient jetés. Je félicitais le vainqueur à contrecœur et venais récupéré mon perdant tout en essayant de minimiser la déculottée qu’il avait prise.


Vlad le sanglier !

Comme il n’y avait personne pour me défier, je suis retournée à la taverne avec les autres veilleurs. Nous y avons retrouvés Kath ainsi que deux voyageurs. L’un était borgne et l’autre avait une barbe blanche et était dégarni. Tous deux portaient un équipement militaire dépareillé et usé. De mercenaires sans aucun doutes.
Je n’eus pas le temps de pousser plus avant ma conversation avec eux que Vlad me mettait au défi. J’étais intimidée par l’instructeur taciturne. Je l’avais déjà vu prodiguer sa science du tir à l’arc, mais ne savais pas comment il s’en sortait au corps à corps. De façon un peu présomptueuse, je me disais que comme tous les archers et les tireurs, je saurais le prendre à contre-pied. Avec arrogance, je me pensais forcément plus agile et plus rapide que lui.

Sur le même terrain que les deux autres, je prenais mes marques et veillait à maintenir une certaine distance avec mon adversaire. J’essayais de le jauger pour prédire ses actions quand il m’a attaqué par surprise. Chargeant furieusement il me bousculait pour me faire rouler au sol. Je me redressais, faisais quelques pas avant de le punir d’un coup de pied au visage. La terre que je lui avais jeté à la face juste avant mon coup l’avait aveuglé. Je me souviens avoir vu la marque de ma bottine sur sa joue, puis son visage impassible se fendre d’un sourire...

Là j’étais déconfite ! A cet instant je me suis rendue compte que je l’avais sous-estimé. Sa contre-attaque a été fulgurante et je me suis à nouveau retrouvée à terre. Je devais changer de tactique, ne plus le laisser me charger comme ça. J’ai alors bondis sur lui, dans ses jambes, pour le faire s’encoubler. A terre je pourrais le maîtriser avec un clé de bras, malgré mon gabarit nettement inférieur au sien. Tout s’est passé comme prévu ! Je le tenais à ma merci au sol et n’attendais plus que se reddition.

Un coup bas plus tard, je me retrouvais à nouveau en position pour réceptionner sa charge. Cette fois je n’essayais même pas d’esquiver. Tant pis pour le choc ! ce que je voulais c’était le mettre à terre d’un seul coup ! Un coup pour lui faire perdre son souffle. Mais à la place, je n’ai vu que des étoiles fugaces sur le fond noir et lugubre du ciel de Sombre-Comté.

Malgré ma défaite, je crois avoir gagné un peu plus la confiance de notre instructeur...

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyMer 28 Avr - 20:35

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27 avril, an 41 - Sombre-Comté


Branle-bas de combat !

A la nuit tombée, une étrange créature capable de voler l’apparence de ses proies a semé le chaos et la confusion dans le village. Sous le commandement de la seconde par intérim, tous les veilleurs et les auxiliaires - dont je fais partie - ont passé chaque bâtisse au peigne fin. Drefan et moi sommes allés à la grange, non loin du terrain d’entraînement. Pendant que j’explorais l’intérieur du bâtiment, lui, montait la garde à l’extérieur. Nous n’aurions pas du nous séparer, car quand je suis sortie, mon compagnon était à terre.Je ne le savais pas encore à ce moment, mais la petite morsure au cou qui l’avait fait perdre connaissance signifiait que cette créature avait pris son apparence. Ainsi, certains veilleurs ont cru voire Drefan en d’autres endroits. Et cette confusion s’est reproduite encore et encore.

Ce n’est qu’en nous regroupant tous sur la place du village que petit à petit la situation allait s'éclaircir. Par recoupement et en passant tous par les geôles - qui ont la propriété de bloquer les sortilèges - nous avons pu démasquer la créature reptilienne. Avec l’effervescence et l’agitation de la capture, moi et mon compagnon nous nous sommes mis à l’écart.
Tout était rentré dans l'ordre des choses, même s'il restait de nombreuses questions en suspend. La créature était-elle seule ? Est-ce qu'avoir été victime de son sortilège pouvait laisser des séquelles ? Pourquoi semer le chaos si ce n'est pour faire diversion, et dans ce cas, quel était son but ?

Peut-être aurons-nous des réponses plus tard...

Une fois le village à nouveau sous contrôle et que tous s’étaient désaltérés, l’instructeur a réuni la troupe au pied des marches du quartier général. Devant les veilleurs en rangs serrés, Vlad a rappelé quelques principes de base à ses miliciens. Le port du tabard, sa signification, l’attitude à adopter en service. A mesure qu’il développait son discours, j’ai ressenti comme une gêne. Il y avait du règlement de compte dans l’air. Visiblement, tout tournait autour des différentes attitudes critiques dont faisaient preuve certains miliciens envers la seconde par intérim.

J’avoue avoir perdu le fil des doléances et des palabres entre les veilleurs et leurs officiers. En tant que «mercenaire» - et je préfère de loin le terme d’auxiliaire ou d’aventurière - je n’ai pas les mêmes soucis que les miliciens. La hiérarchie m’apparaît presque comme naturelle. Le monde se divise en deux catégories. Il y a ceux qui me paient pour mes compétences, et ceux qui en font les frais. Souvent involontairement. Ma liberté, ou plutôt ma responsabilité, consiste à signer un accord et de m’y tenir, ou alors à ne pas l’accepter. Je n’attends pas de mon commanditaire qu’il donne l’exemple. C’est en général pour cela qu'il me paie, pour qu’il n’ait pas à se compromettre.

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En milieu de nuit, à la faible lueur d’une chandelle, je me glisse à pas feutrés dans notre chambre à la taverne du Corbeau Écarlate. Mon compagnon s’est déjà endormi. La flamme dansante de la bougie illumine les plis des draps qui se soulèvent au rythme de sa respiration. Je m’assieds en douceur sur une chaise face au lit et dépose ma chandelle vacillante sur le coin de la table. Là, dans la pénombre, je me défais lentement de mes armes et les dépose délicatement contre une poutre.

Dans le presque silence de la pièce, mes pensée vagabondent et je prends mon temps pour me déshabiller. Le souvenir de mes derniers contrats avec mon compagnon refont surface. Je revis nos éclats de rire, nos montées d'adrénaline, et surtout, le tintement des pièces d'or et d'argent. Je laisse échapper un faible soupire quand il ne me reste qu'à ôter mes longues chaussettes trouées.

En observant mes orteils au travers du tissu en lambeau, je me dis que cela résume bien le problème posé par les «nobles causes»: ça ne paie pas !

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyLun 3 Mai - 15:43

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2 mai, an 41 - Sombre-Comté


Ces derniers jours, Sombre-Comté a été le théâtre d’une affluence inédite. Au point que j’ai presque regretté le calme soporifique et sinistre de cette triste bourgade.

Parmi les bonnes nouvelles, la venue au village d’une chasseresse kaldorei. D’habitude les relations avec mes cousins de Kalimdor sont plutôt distantes. Parfois même teintées d’hostilités. Nos peuples, aujourd’hui si différents l’un de l’autre, sont liés par une histoire commune faite de drames et de catastrophes. Certaines rancœurs et certains à priori ont traversé les âges et souvent conditionnent nos réactions les uns envers les autres. Mais ce n’est pas le cas avec Ashanti. Peut-être que notre entente vient du fait que je ne suis pas une représentante typique du peuple Quel’dorei.
En tous cas je suis heureuse de voire une nouvelle alliée accompagner les veilleurs dans leur combat contre la brume. Sa connaissance de la nature et ses sens aiguisés auront certainement une influence dans cette lutte à venir.

Autre bonne nouvelle, Kath semble avoir trouvé ses marques à la taverne. Drefan la drill en cuisine, et même si en apparence il s’adresse à elle de façon autoritaire, je sais qu’il ne l’exploitera jamais. Mon compagnon a un trop  bon fond. Kath, elle, ne bronche pas et se fait à cette vie parmi les veilleurs. Des fois j’aimerais qu’elle se rebelle un peu plus, qu’elle se débarrasse de certains réflexes «serviles» pour s’affirmer. Mais il est probablement trop tôt pour cela. L’important est qu’elle soit bien entourée, en sécurité, pour pouvoir se reconstruire. Ce qui est le cas à Sombre-Comté.

Et pour finir sur une belle opportunité, - avant de passer aux mauvaises nouvelles - une ensorceleuse thalassienne est passée à la taverne pour se présenter. C’est le signe que j’attendais depuis que je me suis entretenue avec Vlad  au sujet de contrats externes. L’homme du nord - comme l’appelle l’ensorceleuse - lui a donné mon nom. Après de cordiales salutations, nous avons fait quelques pas dehors pour bavarder. Pour l’instant je ne peux pas en révéler plus...

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Passons aux choses qui fâchent !

Commençons par le pire, une cohorte de chevaliers déchus au service de la Lame d’Ébène est venue se planter en rangs serrés sur la place du village. Une vraie démonstration de force et de mauvais goût ! Comment pouvaient-ils s’imaginer être reçus avec les honneurs, eux dont la condition représente toute l’horreur de la non-mort. En plus à Sombre-Comté, un des village des royaumes humains les plus touché par le fléau mort-vivant et la nécromancie.

Leur présence en nombre m’évoque les souvenirs difficiles de la fin de mon peuple. Un drame qui ,même si je ne l’ai pas vécu dans ma chaire, ne peut que m’emplir de douleur et de colère. C’est encré en moi, dans ma mémoire. Avec le temps j’ai appris à ne pas tous les assimiler au Fléau, à reconnaître le fardeau que certains portent sur leurs épaules. Mais quand ils s’affichent de la sorte, mon hostilité envers eux ne peut que bouillonner dans mes veines.

J’avoue ne pas avoir été déçue par la réaction de la seconde par intérim. Quand leur chef - un kaldorei au visage marqué par la mort - est venu se présenter, la veilleuse en chef l’a éconduit sur un ton ferme et froid. Invités par la comtesse d’Oberheim, ou non, ils n’étaient pas les bienvenus parmi nous.

Finissons ce chapitre par une touche de folie. Un soir, un homme agité a passé la porte de la taverne. De ce que je sais, il aurait prétendu s’être échappé de la tour maudite de Karazhan. Un lieu hanté par les esprits que même les brigands qui rôdent dans le défilé évitent. A l’entendre - si l’on fait abstraction des ses crises qui le poussent à insulter toute personne à sa proximité - il y aurait été séquestré.
Toujours est-il qu’il ne s’est pas contenté de vociférer des injures et a par la suite semé le chaos dans la taverne avant de se diriger vers l’étage. Mon compagnon et moi avons du employer la force et la ruse pour enfin le maîtriser. Depuis, il cherche la paix intérieur dans les geôles et attend d’être entendu par les veilleurs.

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyJeu 6 Mai - 14:36

Citation :
6 mai, an 41 - Sombre-Comté


C’est marquée par l’amertume que j’ajoute une nouvelle page à ce journal. Il y a deux soirs, le 4 mai, nous sommes partis patrouiller sur la route qui s’enfonce dans la forêt et traverse le Bois de la Pénombre d’est en ouest. Nous étions au moins neuf sous les ordres de l’instructeur. La moitié d’entre nous portaient des torches ou des lanternes, tandis que l’autre guidaient leurs familiers. En nombre et tous volontaires, qu’aurait-il bien pu nous arriver ?

Ce ne devait être qu’une simple reconnaissance pour préciser et évaluer ce que la gardienne des bosquets avait vu la veille. Nous devions rechercher des traces laissées par une grosse bête. D’après la kaldorei qui avait brièvement aperçu sa silhouette dans la brume, celle-ci mesurait approximativement trois pas par quinze.
En manque d’action, tous nous avions rejoint le rang. Même Kath était arrivée avec un poignard à la ceinture, prête à en découdre. Je remercie la providence d’avoir soufflé à l’instructeur de la refuser sous prétexte qu’elle n’était pas encore assez aguerrie. Je m’en serais terriblement voulue si Kath avait été blessée.

Presque la fleur au fusil, nous avons formé la colonne et avons quitté le village. Je me souviens encore  avoir entendu l’un des veilleurs blaguer à notre départ - un certain Théodule. En chemin au premier croisement, la Louve nous attendait. Plus loin, entourés par la brume, nous avons laissé passer quelques araignées qui semblaient plus préoccupées par leur fuite que par notre présence.

A deux cents pas de là, les worgens sauvages nous sont tombé dessus. Un massacre !

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Ce matin je scrute mon visage dans le miroir. Mes yeux accusent la fatigue d’une nuit sans sommeil. Les pansements protègent mes plaies en voie de guérison et je veux croire qu’aucune trace de cet affrontement ne restera sur ma peau.
Je passe une main sur mon bras gauche, puis sur le haut d ma poitrine. La douleur à fait place à une chaleur bénéfique - qui me démange légèrement - depuis l’intervention de Solwenn.

Je me rejoue mentalement la scène de l’attaque dans le reflet du miroir. Le premier à tomber a été mon compagnon. Puis du coin de l’œil  j’ai vu disparaitre la Louve dans un ravin en emportant un ennemi. Et enfin le veilleur à ma gauche, qui a été terrassé par un gros worgen noir. J’étais encore debout alors qu’autour de moi ils étaient tous à terre, ou presque. Il y avait du sang partout, partout ...

Puis je l’ai vu au sol. Une masse sanguinolente dont chaque partie de peau exposée n’était plus qu’entailles. Là, j’ai vacillé...

Alors ma mémoire me joue des tours. A ces souvenirs s’ajoutent ceux, fragmentaires, de ma jeunesse, lors de la chute de Quel Thalas. J’ai vu les fuyards venir mourir à mes pieds. La misère des miens qui se savaient condamnés par la maladie alors qu’ils avaient réussi à fuir le Fléau. L’horreur de leurs visages moribonds restent gravés à jamais en moi.

Je me sens terriblement coupable. Coupable de n’avoir rien pu faire, de ne pas avoir réussi à m’opposer à ces worgen. J’ai l’impression d’avoir été démunie, incapable de porter un seul coup ou de protéger mon compagnon et mes amis. Comme si j’avais été toute nue, totalement désarmée et inutile face à un danger. C’est cela qui me marque, bien plus que mes blessures. J’ai l’impression d’avoir failli...

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Les jours qui viennent, je les consacrerai à me rétablir et à m’entraîner jusqu’à l’épuisement. Je veux retrouver confiance en moi. Chasser la crainte et les souvenirs qui me hantent. Aiguiser mes sens et
ré-apprivoiser mes réflexes éclairs. M’endurcir en vue de notre combat contre cette maudite brume.

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MessageSujet: Re: Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté   Journal d’une Quel’dorei à Sombre Comté EmptyMer 12 Mai - 11:34

Citation :
9 mai, an 41 - Sombre-Comté


Entourés par la brume, nous sommes retournés à l’entrée de la grotte. Pas besoin préciser que ce petit plateau qui domine la cascade est toujours aussi lugubre et inquiétant. Sur place, nous constatons que l’ouverture de la caverne est bouchée par de éboulis. Seul un petit passage, que l’on doit franchir à quatre pattes, donne encore accès à l’intérieur. Après un rapide conciliabule entre veilleurs, je me porte volontaire pour reconnaître les lieux.

L’intérieur est plongé dans l’obscurité la plus totale. Je me fie à mes sens du touché et de l’ouïe pour progresser. Le sol est couvert de gravas et d’une substance glissante et gluante qui pue la mort. Je longe par la droite et me laisse guider par le son de la rivière souterraine. A mesure que je m’éloigne de l’entrée, j’entends des bruits étouffés qui indique la présence de créatures plus loin dans les tunnels. Je m’arrête et reste silencieuse quelques instants pour évaluer la menace. Ces sons étranges se mêlent aux bruits sourds des bâtiments de mon cœur et du clapotis de l’eau.

Quand je retrouve l’air libre du plateau, je fais tout de suite mon rapport aux veilleurs. Les premières salles sont désertes. Alors un plan est rapidement échafaudé et la troupe s’active pour déblayer l’entrée et allumer des torches ou des lanternes. On m’attribue la première ligne avec deux autres veilleurs, puis sans attendre, la descente dans l’antre s’amorce. Je crois qu’à cet instant nous avons tous l’estomac noués.

Nous suivons la rivière souterraine à la lueur des torches et notre première rencontre avec les créatures donne le ton. Ces dernières sont terrées dans les profondeurs - tapies dans le noir - et ce sera à nous de les débusquer. En tête avec la veilleuse en chef, je progresse dans l’ombre, juste éclairée par la lueur vacillante des lampes que portent mes compagnons. Le décors semble surréaliste. Du sol au plafond, la roche est couverte d’amas de chaire gluante. L’odeur est abominable et c’est la peur au ventre que nous empruntons des boyaux qui s’affinent de plus en plus.

Nous réalisons tous, avec angoisse, que nous nous jetons droit dans la gueule du loup. Impossible de nettoyer le terrain et d’éliminer toutes les créatures cachées dans les anfractuosités des cavernes. Tout ce qui se dressera en face de nous devra être éradiqué. Il n’y a aucun endroit sûr. S’arrêter signifie attendre la mort. Progresser reste notre seule option.

Quand nous tombons enfin sur la créature «mère» au détour d’un tunnel, nous somme au pied du mur. Je crois qu’à ce moment, j’ai perdu une partie de ma raison. Agissant d’instinct, au mépris du danger, dans le chaos et les cris dont l’écho résonne mille fois contre les parois de la caverne, j’ai grimpé sur la créature pour atteindre sa gueule béante. J’ai jeté ma fiole bénite dans son cloaque immonde et me suis laissée glisser au sol. Une acrobatie téméraire qui aurait pu me coûter cher, mais qui s’est soldée par la mort de cette bête cauchemardesque.

Quand les derniers bruits de combat se sont éteint, nous nous sommes tous regardés, presque stupéfaits d’être en encore en vie. L’un des nôtre, le veilleur Victor, était mal en point. Poursuivre, ou rebrousser chemin ?
La veilleuse en chef prend la décision de mener cette purge à son terme, coûte que coûte. Je reprends ma place et la colonne reprend sa marche, les blessés au centre. La rivière que nous suivons dégage de la fumée, une étrange nappe de vapeur d’eau, qui nous fait penser qu’elle est peut-être en ébullition. Le chemin est sinueux et chaque lacet rétrécit le passage. Comment ne pas se sentir oppressé par toute cette roche au dessus de nos têtes ?

Le boyau débouche sur une alcôve et un tunnel qui remonte. Nous percevons d’autres créatures. Un combat s’engage. L’instructeur vient nous prêter main forte. Mais d’autres cris stridents annoncent une nuée de créatures. Nous n’irons pas plus loin... Sauve qui peut !

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Je suis revenue indemne de cette expédition ! Pas une égratignure ! J’ai juste perdu ma cape !
Euphorique, j’ai l’impression de m’être réveillée d’une nuit de cauchemar, d’un voyage infernal qui s’est dissipé comme le brouillard. Mais la brume est toujours là, dehors. Pour reprendre pied et faire la part des chose, je me remémore la veille de notre départ pour la grotte.

Moi et le veilleur Samuel, nous avons proposé à Kath de l’entraîner. De l’aider à apprendre à se défendre. Samuel s’est engagé à développer sa résistance et sa masse musculaire. J’imagine qu’il va la faire suer sur le terrain de course. Moi de mon côté, je peux apporter à Kath ma maîtrise de l’agilité, de l’équilibre et de la souplesse. Samuel m’a aussi fait part de son intérêt. Nous nous entraînerons donc tous les trois, dès que possible.

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