Les Carnets de Drakowski

Messages : 45 Date d'inscription : 01/05/2017

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"Celle qui refusa l'or et la mort de sa lignée."

Qu'elle vive encore ou ai rejoint l'Autre-Coté à l'ombre de son Dieu de la Mort, j'ai le devoir de parler d'elle.
Les souvenirs ne suffisent pas, ne jamais en parler est le meilleur moyen de l'enterrer une première ou une seconde fois. Je me dois de parler de cette Trolle pour la faire continuer à vivre et aujourd'hui c'est elle.

Elle est "L'Kala", une Trolle qui avait quitté sa citée d'or pour voyager, ce que font beaucoup de Zandalari. Les pionniers d'une curiosité sans fin, des voyageurs, des navigateurs, des combattants hors pair. Il n'y a que deux races dans ce monde, ceux qui voyagent pour découvrir des terres et ceux qui attendent sur le quais. Son peuple fait partie de cette première race. Il suffisait d'apprendre à regarder pour comprendre que sur chaque terre des cités ou des ruines Trolles demeurent. Ils avaient façonné une grande partie de notre monde avec leurs Dieux.

Elle était plus grande que la plupart des Hyldnir, elle finit par m'avouer que son sang était fait de pierres gelées et de pierres dorées. Une bâtarde de mon point de vue humain, une survie de l'Histoire, du sien.
L'un était connu pour sa force et sa volonté de défier jusqu'à même leurs Dieux, l'autre pour être le berceau de la vie sur notre monde. Zul'Drak et Zandalar. Le ton était posé, que suis-je à coté de ça? Je souris.

Elle avait d'anciennes coulures dorées sur le corps, d'un métal précieux figé sur sa peau, je lui demandais comment sa peau n'avait pas faillit à ça et elle me répondit "Peau aussi robuste que la pierre, l'or est un rite sacré qui brûle les chairs et s'entremêle à la pierre."

Elle ne reniait pas ses Dieux en venant jusqu'aux Pics Foudroyés et jusqu'au Fjord. Pourtant en Nifflevar, elle apprit que d'autres dieux existaient pour d'autres peuples. Par la force uniquement elle parvint à se faire respecter tout comme les Hyldnir avec moi. Je ne comprenais pas comment pouvait-elle rester ouverte à tant de divinités telle une apostat jouant sur deux tableaux différents.

"Un jour viendra où tous nos Dieux devront s'affronter. Certains s'allieront, d'autres se détruiront et d'autres se riront de nous de tout là-haut. En attendant, à nous de faire l'histoire."
Je compris ce qu'elle voulait me dire. Son peuple savait quand planter, quand semer et quand récolter de part les réponses de leurs Loas. Le mien savait quand croire et quand agir. Le pouvoir du Sacré par la croyance pour mon peuple, le pouvoir de Rezan et de Shirvallah pour le sien. Il n'y avait pas besoin de croire.

Il n'était pas à nous petits mortels, de dire qui avait tort ou raison car un jour l'affrontement et la survie des plus forts aurait lieu. Et pourtant je savais que bon nombre des miens avaient tué et tueraient encore les non-croyants tout comme les siens imposaient le Loa le plus puissant aux autres. Des tueries dans nos propres clans alors que la mer se met à engloutir des parties du monde, suivit du ciel qui pleure comme pour s'excuser.. mais le ciel pouvait-il s'en tirer ainsi? Nous nous entretuons entre nous, avec d'autres peuples et avec le monde et l'existence.

L'Kala et moi sourions. Même en prenant conscience de tout ça.. Bon sang qu'est-ce qu'on aimait se faire la guerre ou s'entretuer pour simplement amuser nos Dieux.

Perché sur des monts enneigés, après une chasse sanglante, on observait du toit du monde, les temples de Zul'Drak. "C'est là que Mueh'zala a gagné. Les Loas ont refusé de donner leur aide dans une situation désespéré, les Trolls se sont vengés pour prendre leurs pouvoirs. Sseratus, Quetz'lun... Mam'toth s'est même donné la mort. Dans toute cette histoire c'est Ueetay no Mueh'zala qui a gagné. La Mort a gagné."

Dans mon esprit, Helya se mit à rire ce qui me fit sourire. Dans son esprit, Mueh'zala grondait ce qui lui donna envie de me chasser.

Elle est L'Kala, venue d'un héritage Drakkari morbide et sordide mais avait aussi la richesse dorée.
Son père est un vieux Drakkari marqué par l'étreinte de la guerre, de la magie sombre qui devrait être mort depuis longtemps, ayant plus de soixante-quatre enfants, se reproduisant parfois avec ses propres filles, s'étant juré de ne pas faire disparaitre son peuple des Neiges alors que celui-ci joue sur le fil de l'existence.

Cette histoire était hors du commun et j'ai eu la chance qu'on me la raconte. Cette manière d'être prêt à tout pour continuer à survivre, à faire perpétuer une Tribu qui existait bien avant que le premier des miens ne pousse un cri.

Elle est L'Kala, elle a décidé de continuer son aventure sans savoir où celle-ci l'amènerait. On s'est tapé l'épaule recouverte de fourrure d'ours polaire, fils de Rhunok récemment chassé ensemble, en guise de salut. Sachant que l'on ne pourrait s'entrainer ensemble dans les champs de la chasse éternelle gardé par le grand Fenryr mais on aimait se l'imaginer en se disant que cela pourrait arriver si les Dieux avaient décidé de se rire de nous.

Messages : 45 Date d'inscription : 01/05/2017

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"Celle qui abandonna tout pour une Légende."

C'est lors d'une chasse dans la chute de Bor que le blizzard se mit à gronder, je n'y voyais pas à deux mètres.
Sortie de nul part j'aperçu un regard de braises s'approchant. Une petite silhouette avec pourtant un marteau menaçant. Margaëry "Bardée-de-Fer" se savait être un grain de poussière dans notre univers mais avait pourtant un rêve impossible digne d'une légende que l'on raconte aux enfants avant de dormir dans ces contrées enneigés.

Cette Naine Sombrefer n'avait rien à faire ici, abandonnant tout derrière elle. Son peuple, ses guerres et ses obligations. Bardée-de-Fer était au fond une personne qui n'aspirait pas à la guerre mais à l'aventure et à la découverte d'une légende qui la faisait rêvé depuis qu'on lui a conté. Sa proximité avait quelque chose de chaleureux. Je m'étais fait à ce climat que j'éprouvais depuis des années, ma peau s'étant renforcé et mon corps rudoyé. Cependant la chaleur qui dégageait de ce petit morceau de femme avait du bon. Equipé d'une armure lourde et d'un marteau faisant le double de sa taille, j'ai très vite compris que rien ne l'arrêterait.

Elle avait sur elle des morceaux de parchemins abîmés qu'elle conservait mieux que des provisions. Une Légende racontant que quelque chose de difficilement définissable dérègle le temps dans les Pics-Foudroyés. J'avais en effet déjà eu vent de quelque chose de similaire auprès des Hyldnir. C'est animée par la passion qu'elle réussi à nous convaincre L'Kala et moi de l'aider à avancer dans ses recherches.

Nous avons passé des mois à travailler ensemble pour récolter toute sorte de preuves et d'indices. Je la voyais regarder des vols de Proto-Drake avec un sentiment d'admiration et cette volonté au fond, de battre des ailes et s'en aller où elle le voudrait. Nous avons installé différents campements à travers les Pics, travaillé sans cesse alors que la neige voulait nous ralentir.

Un matin à l'aube dans les Plaines des Congères, alors que nous voulons trouver de quoi renforcer les défenses du campement, le blizzard s'accentue à grande vitesse. Nos lèvres et nos membres gèlent, je la vois plier un genou en s'emmitouflant dans sa cape, des stalactites au bout des défenses de L'Kala.
Nous levons la tête pour apercevoir un flot de lave s'élever dans le ciel provoquant un énorme nuage de fumée dû à la rencontre de deux températures diamétralement opposé.

Je rugis en tentant de provoquer la mort imminente de Helya, L'Kala tient sa lance menaçante pour affronter Mueh'zala tandis que Margaëry reste un genou au sol, concentrée. On sent et entend le vent chaud des environs dû à des battements d'ailes tout proche voler autour de nous. On peut l'entendre mais pas le voir. Les flammes nous entourent et la chaleur grimpe, un autre battement d'aile plus violent nous projette tous au sol, le souffle coupé. Les battements d'ailes s'éloignent tandis que le feu s'estompe. Nous tentons de réaliser en commençant à retrouver l'usage de nos jambes.

Le blizzard cesse presque trop vite, nous permettant de voir les bâtisses des Nains de fer à l'horizon.
C'est taciturne que l'on reprend nos esprits attiré par quelque chose qui nous sauta aux yeux en même temps, il faisait quasiment nuit, comme si toute une journée s'était déjà écoulé alors que nous étions parti à l'aube il y a, a peine une heure. Nous n'avions pas vue le Temps s'écouler.

Nous avons passé des nuits à nous raconter la même histoire avec chacun nos impressions, fasciné et passionné d'avoir pu vivre cette expérience. Je me souviens aussi de cette autre journée particulière où un jeune Proto-Drake bleu était aux prises avec des Jörmungar, nous avons aperçu Bardée-de-Fer plus déterminé que jamais à libérer cette pauvre créature dont l'aile était fragile. Munit de son marteau elle réfléchissait peu avant d'agir, alimenté par un courage dont elle n'avait pas conscience.

Cet après midi c'est la dernière fois que nous verrons la Sombrefer en vie. En effet, alors que nous sommes en train de renforcer un autre campement, Margaëry s'éloigne pour chasser afin que nous ayons de quoi manger ce soir. L'Kala et moi relevons la tête en entendant plusieurs battements d'ailes rejoindre sa direction.
Un Proto-Drake adulte aux écailles dorées transperce le ciel, accompagné du jeune Proto-Drake bleu à l'aile virevoltante. J'ouvres grand les yeux en les observant se poser devant la Sombrefer à peine visible à cette distance. Nous prenons nos armes avant de nous ruer dans sa direction mais quelque chose se produit.
Elle tendit la main vers le Dragon et lui permet de grimper sur son dos, nous nous arrêtons, ébahit.

Elle s'accroche à ses écailles puis se mettent à courir avant de bondir et battre des ailes pour s'envoler.
Tandis qu'ils s'éloignent de notre position, les couleurs du ciel s'accélèrent pour nous rapprocher de la nuit.
Sans aucun mot l'un pour l'autre, L'Kala et moi nous nous sommes regardés. L'incompris.

C'est des semaines sans aucune nouvelle que nous finirons par retrouver le corps de la Naine étendue dans les hauteurs des plaines conservé par la neige avec sur son visage, un fin sourire comme ayant vécu des aventures extraordinaires dont nous n'aurons pas le témoignage. Nous avons prit l'initiative de l'enterrer dans les hauteurs avec une vue impressionnante sur Ulduar avec une impression d'être observé, comme si quelque chose dominait toute forme de vie, ici bas.

» Les carnets de Victoria Von Pelt