Mia Whispertine
Messages : 28 Date d'inscription : 13/10/2013 Age : 47
| Sujet: Les noces de la Veuve Mer 14 Juin - 23:42 | |
| Attention : ce texte est graphique. Si vous êtes jeune ou si vous êtes sensible, ne le lisez pas et imaginez Mia en train de ne pas faire la cuisine. - Spoiler:
Oh, mon amour. Le sens-tu ? Ce frisson de ta peau contre la mienne, de ma bouche contre tes lèvres, de ma langue pressant la tienne ? Sens-tu la chaleur de ton sang, aussi chaud que le mien bouillonne, l'envie qui nous soulève, la faim qui te dévore ? La chaleur de ton sang, le goût de ta sueur, le poids de ma chair contre ta chair. Et la vague, qui te submerge, qui me soulève, et que j'avale, encore, encore.
Oh mon amour. J'ai encore envie. J'ai beau désirer la satiété, rêver d'être repue, j'ai toujours faim de toi. Alors je répète les mêmes gestes, je trouve du bout des doigts le chemin du plus tendre, du plus délicieux et te sens frémir encore. Oh, que j'aime ce tremblement, que j'aime le chant qui s'échappe de tes lèvres grandes ouvertes. Que j'aime l'imbrication de nos chairs. Et je te sens en moi, lourd, et pourtant insuffisant.
Oh mon amour, tu ne veux plus ? Plus de sucre, plus de sel ? Plus de frisson, plus de chant après ce dernier râle ? Mais moi ? Je veux ! Plus, encore ! Réveille-toi ! Quoi ? Tes paupières se ferment ? Il est trop tôt et j'ai fait attention cette fois !
Je te déteste. Oui, je déteste ce que tu as fait de moi. Je déteste le goût de bile, la chair triste, le sang froid. En partant, tu me repousses.
Il est temps de se lever, de se laver. Temps d'effacer le sang froid, l'estomac lourd, la nausée qui vient après avoir trop mangé. Je te déteste et c'est bien fait. J'avais encore envie de ta viande contre ma langue. Mais seule la viande chaude me rassasie à présent.
Ce n'est pas grave, rien n'est plus grave. Il faut laver la peau pour qu'elle redevienne blanche, les cheveux lourds et poisseux pour qu'ils retrouvent la pâleur d'un souffle spectral. Il faut rhabiller ce corps pour qu'on ne sache pas, pour qu'on n'imagine pas. Je baille et ma bouche écarlate s'ouvre assez grand pour avaler la lune, pour engloutir les étoiles. Un jour, je vous mangerai aussi. Ce soir, ce soir je n'ai plus faim.
| |
|