Rumeurs de Sombre Comté

Moraïa avait passé une grande partie de la nuit et de la journée enfermée dans sa chambre. On entendait le bruit de ses pas scander le rythme de ses réflexions, de long en large sur le parquet. On l'avait vue en sortir discrètement au matin en direction de la boite aux lettres, les yeux cernés mais brillants d'une lueur indéfinissable.

Encore une valise, puis un carton de livres... Quelques plants de végétaux qu'elle cultivait avec un soin assidu, disposés à qui mieux mieux... Des pots soigneusement étiquetés rangés dans une étagère encore inconnue... L'ensemble commençait à prendre forme. Certes, la maison serait vulnérable en cas d'attaque, isolée comme elle l'était, mais c'était aussi chez elle. Ni une boutique, ni un lieu de passage. Juste chez elle.

Moraïa sirotait son bourbon bien mérité en méditant là-dessus. Un léger sourire flottait sur ses lèvres. Demain, elle s'attaquerait au jardin.

Elle s'était levée à l'aube (si tant est qu'on puisse parler de soleil à Sombre Comté) pour attraper le coursier venu déposer le courrier. Elle lui avait glissé un pli anormalement grand, scellé à la cire, en échange d'un pourboire des plus généreux. Le jeune coursier avait ouvert de grands yeux ronds et avait filé à toute allure en direction de la sortie du village. Moraïa demeura un long moment silencieuse, le regard fixé dans la direction qu'avait prise le jeune coursier, avant de s'en retourner chez elle, le pas vif.

C'était en marche ! La révolution ! Les clameurs contestataires ! La Pénombre bruissait de la lutte qui l'envahissait odieusement !
Et ce, surtout du côté de la maison délabrée d'Unicae.

En effet, Charlie avait entamé les travaux que lui avait commandé le Haut-Veilleur. Son problème le plus immédiat avait été les goules errantes, dont il avait tenté de faire un peu le ménage. De guerre lasse, il avait plutôt prit le temps de délimiter un périmètre autour de la cahute dans un large carré de corde sur trois niveaux et ornée ici et là de vieilles boîtes de métal contenant caillasses et autres clous inutiles. Résultat, dès qu'une goule s'empêtrait en approchant un peu trop, un tintamarre retentissait.

Autant dire que la cacophonie régulière avait de quoi pousser au meurtre, en plus des coups de marteau puissants et répétés et autres symphonies de scie à bois.
Au moins Charlie ne ménageait-il pas ses efforts !

Cela commence à faire plusieurs nuits que l'herboriste '' Drake Stenford'' vient à Sombre comté.
Certaines langues bien déliées parlent d'une altercation entre ce jeune inconnu et le Sergent Adriel Hopkins.
La raison est inconnue mais on dit que le commandant Brandacier serait allé parler à Drake.
Toutefois, malgré quelques remontrances, on aurait vu Sire Stenford revenir à l'aube, la besace remplie de roses noires

Alors qu’il se présentait plutôt régulièrement depuis quelques jours pour aller retaper la maison d’Unicae, plus de nouvelles de Charlie depuis vendredi 22. A aucun moment il ne sera passé, de près ou de loin, près de la Pénombre.

Pour peu qu'on interroge à ce sujet la recrue Tonnebrise, la pauvre sera bien en peine de donner davantage de précisions : Weyland n’est pas non plus revenu la voir alors qu'il se glissait toutes les nuits dans sa maison.

Au moins l’absence du borgne épargne-t-elle aux bois ses coups de marteaux… c'est toujours ça de gagné !

Le Commandant n'avait pas rejoint une de ses femmes cette nuit. Il n'était même pas resté à son bureau. Les plus tardifs, ou les plus matinaux, l'auront vu boiter vers le bosquet de clairbois, aussi pâle que la mort.

Une fois par mois, il disparaissait une nuit entière. C'était cette nuit. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette nuit était loin d'être calme. Des hurlements se firent entendre un peu partout, des cris leur répondaient et, pour les téméraires qui osèrent s'approcher, un rire. Un rire froid, un rire sinistre...

Au matin, monsieur le maire sera revenu à son bureau couvert de sang, de terre, de tripes et de matière qu'il ne vaudrait mieux pas définir.

Cela fait déjà un petit moment que Marner s'enferme dans l’intérieur de la forge pour travailler sur quelque chose. Ceux qui lui demanderont à propos de son projet pourront l'entendre mentionner un "Plan B" au cas où il lui arriverait quelque chose, mais le Gilnéen refuse d'en dire plus pour l'instant.

Des grondements de moteurs encore plus prononcés résonnèrent à travers le bois, Marner s'était offert une nouvelle bécane au gros cylindre.

Il en profita pour en faire des tours un peu partout dans le bois ou même plus loin dans les Carmines, la Marche et même Strangleronce, poussant la machine dans ses dernières limites, roulant de manière encore plus agressive que d'habitude.

Il revint au bois quelques heures plus tard, garant la machine "infernale " derrière la forge, au côtés de l'ancienne.

C'est depuis avant-hier soir qu'une odeur sucrée se mit à se propager dans l'auberge depuis la cuisine, allant dans les chambres, les geôles. N'importe quel voyageur entrant dans l'établissement était accueilli par la douce odeur et une sensation chaleureuse, quelqu'un s'était mis au fourneaux toute la nuit, décidément.

Pendant ce temps là, une grande chariote au contenu dissimulé et entouré d'un peu moins d'une dizaine d'hommes s'était stationné au alentours de la ville, près de la sortie Nord. Ils sont restés là, dissimulés derrière les plantes et buissons pendant plusieurs heures avant de s'approcher du comté dans la discrétion la plus totale.

Ce n'est que très tôt dans la matinée que le convoi s'était mis à traverser la place en toute vitesse, prenant la route vers le Sud de la région, laissant traîner derrière eux les traces de leur passage ainsi qu'une odeur familière et agréable de tarte.

De la tarte aux pommes, on en trouvera plusieurs le lendemain matin sur le bord du comptoir, avec une simple note disant "Bon appétit !", les plus matinaux seront les premiers à goûter à la délicieuse pâtisserie.

( Je ne sais si les Veilleurs sont au courant ou si y a un event programmer sur le calendar n'étant pas présente dû à ma santé mais comme je ne l'ai pas vu sur notre forum je le poste ici )

*La pluie ne cessait de s'abattre sur le bois de la Pénombre, tandis qu'au milieux des arbres dansent les ombres.
La fraîcheur de l'automne rendait la marche désagréable et difficile. Les odeurs du bois se brouillaient avec l'humidité qui faisait ressortir l'odeur de l'herbe et des worgens mouillés.
L'orage se fait entendre, il faut vite rentrer.  Ah que mère pénombre lui avait manquer.
Elle se demanda alors ce que faisait les veilleurs du bois de la pénombre en cet instant même. Elle ne tardera pas à le savoir car d'un claquement de langue elle su qu'elle approchait de l'entrée de la ville.*
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*Les veilleurs de garde ont pu voir une silhouette s'avancer sous la pluie à Sombre comté. Peu vêtue, on songea d’abord à une illuminée. Mais lorsqu'un veilleur s'approcha, il reconnu ce visage chaleureux auquel il manquait ses deux yeux, laissant apparaître à la lueur de la chandelle deux orbites vides. *

- Oh ! Bon retour parmi nous Mademoiselle  Harene Brandacier.

* Le fossoyeur est rentré en ville après quatre longs mois d'absence.*

Un soir on avait vu Saleth et Moraia rentré à Sombre-Comté accompagné d'un homme mal en point, sale, mal rasé, comme mort à l'intérieur....

Geurius était revenu mais... en une soirée il été redevenu lui-même et semblait définitivement de retour à la maison, à Sombre-Comté.

Geurius été partit avec deux gros sacs directions Havrefiel, il semblait décider à s'installer là-bas.

Havrefiel - au milieu de la nuit.

Les yeux fixés sur les flammes dansantes du foyer, elle assurait son quart le visage fermé, l'esprit à mille lieux de là. Beaucoup plus près, ses compagnons d'arme dormaient paisiblement, semblait-il, ce qui lui tira un vague sourire. Geurius, Saleth, Dane, Unicae. Il y avait quelque chose de réconfortant à veiller sur leur sommeil comme ils veilleraient sur le sien.

Pour une fois depuis un bon moment, elle s'autorisa à penser, ce qu'elle tâchait d'éviter absolument ces derniers temps, préférant tourner son attention sur de la paperasse et le travail de terrain. Elle détestait cette sensation de faiblesse qui la prenait, tout autant que l'amertume de la défaite. Peut être était-ce de l'orgueil. Elle observa ses doigts jouer malgré elle avec cette petite pièce gravée, qui valait probablement moins qu'une cuivrée. Même à la lueur de la cheminée, la pièce restait terne, sans éclat.

Elle avait vraiment tout foiré et dans les grandes largeurs. Dans un geste brusque qui la surprit, elle lança la pièce dans les flammes. Elle détourna les yeux, comme pour échapper à l'ignominie de son sacrifice. Elle s'arracha à son tabouret, la gorge nouée. Alors, elle se tint debout appuyée au chambranle de la porte de la caserne, abandonnant son chagrin dans l'épaisseur de la nuit. Mais même la Pénombre restait muette, pour une fois, et rien ne vint lui répondre. L'aube finit par arriver, péniblement, renonçant presque aussitôt à percer le Bois de ses rayons.

Dans les cendres froides du matin, elle retrouva la pièce, noircie, mais intacte. Moraïa médita un instant là dessus et l'arracha des débris de charbon. Certaines choses résistaient à l'évidence même.

Quelques minutes après sa courte dispute avec Geurius, Adriël s'en alla d'Havrefiel en chevauchant un griffon en direction de Karazhan.

Rapidement, il arriva à l'entrée d'une étrange bâtisse où il vit une silhouette qui lui était familière. Satisfait de sa trouvaille, il s'approcha de cette dernière et commença alors à converser longuement... Et ce qu'il ne savait pas à cet instant précis, c'est que cette personne allait lui changer la vie et exaucer l'un de ses voeux les plus chers.

Pour sûr, cette nuit s'annonçait particulièrement sombre et agitée pour le petit Hopkins qui revint le matin à Sombre-Comté avec un attribut supplémentaire : Il avait miraculeusement récupéré sa main droite... Mais par quel miracle ?

Pour tous les curieux du village, le blondinet disait simplement qu'il était allé voir une vieille connaissance, un mage de renom qui mêlait parfaitement magie et médecine... Ce qui était certain, ce que c'était un travail de très haute qualité !

Evgueny arriva dans la soirée. Il posa quelques affaires, pour quelques jours, et s'en retourna à Hurlevent...

Il revint tard dans la nuit et rejoignit sa femme depuis longtemps endormie...

*Le second lynar est davantage présent ces derniers temps. Sentirait elle une bonne odeur putride dans l'air qui annonce le retour des temps sombres pour le bois ? Peut être bien. Ce qui est sur, c'est qu'elle s'est remise à patrouiller régulièrement dans le bois et qu'elle a besoin d'une dose considérable de café car elle relit TOUS les rapports. La tavernière Zakhyel ne tiendra plus longtemps à ce rythme vu qu'elle est sollicitée pour du café jusqu'à une heure du matin.*

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HRP : ( C'est une fonctionnaire ! Elle travaille toujours avec du retard !)

Marner sortait peu en ce moment. Depuis le raffut de il y a quelques jours, le maudit s'était enfermé une nouvelle fois dans la forge pour travailler sur l'idée de Norlf, un fouet basé entièrement sur une colonne vertébrale humaine, aux joints métallisés et possédant un long manche.

C'est en deux jours que l'objet à été trafiqué et assemblé pour ensuite être déposé sur le bureau de la mairie.

Moraïa trainait sa morosité et sa patte folle derrière elle comme un mauvais présage. Elle s’apprêtait à rejoindre le dispensaire pour y passer la nuit quand deux visiteurs tardifs débarquèrent sur la place. Accrochant un sourire sur son visage, elle se mit au travail malgré son allure effrayante. Et cela lui fit le plus grand bien. Elle avait laissé la jeune prêtresse venue offrir sa candidature à l’auberge, après son entretien rondement mené et regagna ses pénates pour la nuit, bien décidée à reprendre ses fonctions au plus tôt et à s’y plonger corps et âme.